Le Président de la transition a certainement de la volonté politique pour amener ce pays de l’avant, mais comme je le dis toujours, cette volonté à elle seule ne suffit pas. Il faut y mettre de la méthodologie, de la communication et de la transparence. Je trouve d’ailleurs à ce sujet qu’il eu de mauvais conseils des fois sur des sujets assez importants. Ce n’est pas bien. On risque d’aller vers un autre blocage politique. Aujourd’hui, je vais revenir sur le CNT. C’est quelque chose qui m’a interpellé depuis la nuit des nominations des membres du Conseil National de Transition ; je n’ai pas voulu en parler par le simple fait que je n’aime pas évoquer les partis politiques. L’atmosphère est telle que parler d’un parti politique quelconque revient à mettre sur le dos soit ce parti soit le camp adverse, indépendamment même du message qu’on voudrait transmettre. Tout est vu en militantisme politique. En pour ou contre. Malheureusement !
Sur le fait, je dis ici clairement – à titre d’exemples – que le MPDG ( Mouvement Populaire Démocratique de Guinée ) de Siaka Barry; que le Parti GRUP ( Génération pour la Réconciliation , l’Union et la Prospérité ) ne peuvent avoir le même nombre de siège (01) que l’UFDG et l’ANAD réunies. C’est pour le moins ridicule, d’autant plus que le Parti GRUP est un allié du RPG arc-en-ciel. Ce dernier dispose ainsi de par ses alliances 4 sièges : RPG, GRUP, RRD( Rassemblement pour la Renaissance et le Développement ) d’Abdoulaye Kourouma, UPR( Union pour le progrès et le renouveau ) de Bah Ousmane. C’est un déséquilibre incompréhensible quand on sait que ces partis font en réalité un même bloc compact avec le RPG arc-en-ciel.
On a aussi annoncé un siège pour l’UDRG ( l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée ) de Bah Oury. Même si l’on peut avoir l’humilité de considérer tous ces partis, mais les mettre au même niveau que l’UFDG me semble problématique. On peut rappeler le poids électoral de l’UFDG – mais le plus important – c’est qu’au-delà du mépris, cette liste des partis politiques au CNT est un affront contre tous ceux qui ont animé la contestation politique contre le 3ème mandat. C’est une question de principe.
Ce genre de règlement est de nature à créer de la méfiance et au final pousser à la radicalisation de l’action politique. Le Ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation qui semble être indiqué comme l’interlocuteur de premier plan des acteurs politiques doit cultiver un climat de confiance et de sérénité. Et la vérité, j’estime qu’il existe des partis politiques sur cette liste qui ne devraient pas l’être et un autre qui a été « lésé ». Si l’heure n’est plus à la recomposition de cette liste – à qui veut l’entendre – il est utile de rappeler que le dialogue politique, même s’il est entrepris, ne peut avoir de résultats reluisants que dans un cadre d’ouverture, de confiance et de mérite. C’est à ce prix que nous réussirons cette transition.
Ali CAMARA
