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Entre les convictions et les intérêts, Lucifer n’est jamais loin (Par Bella KAMANO)

Déjà deux morts et plusieurs blessés. Alors qu’il suffit juste à Macky Sall, tombeur démocratique de Wade de déclarer qu’il n’est candidat à rien, pour arrêter cette machine mortifère. Mais l’avidité inassouvissable du pouvoir cède parfois facilement au cannibalisme politique. Surtout lorsqu’il s’agit d’un mandat de plus, la pression est plus forte que celle du vent catabatique des banquises.

Et puis, il aura beau entretenu son flou artistique autour de sa volonté inoxydable de s’offrir ce mandat de trop, les actes eux, le dénoncent chaque jour qui passe. Le recours à l’artillerie judiciaire pour rendre inéligibles et envoyer en prison ses concurrents de taille, est une supercherie qui saute aux yeux. Karim Wade, Kalifa Sall, et Ousmane Sonko pour ne citer que ces trois victimes, qui ont vu leur carrière politique brocardée par une justice en divorce avec elle-même.

Dans le dossier du patron du parti PASTEF par exemple, Ousmane Sonko, puisse qu’il s’agit de lui, l’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel de Dakar hors classe était pourtant claire. Il est accusé de viol sur Adji Sarr, tenancière d’une salle de massage. Mais l’issue de l’audience du 23 mai 2023, au cours de laquelle le Dr. Alfousseyni Gaye, gynécologue-obstétricien a présenté les résultats sans appel de ses examens, aura été déterminante. Il n’y avait plus rien contre l’accusé.

Hélas ! C’était mal évaluer la puissance luciférienne du troisième mandat. Elle se fiche de l’expertise du pauvre gynécologue-obstétricien, dont les examens n’ont décelé ni sperme, ni liquide séminal, ni lésion vulvaire. Sonko doit être vaille que vaille aller en geôle, pour briser son rêve présidentiel. Il faut donc fourrager juridiquement pour tomber sur une accusation aux antipodes de la première. C’est-à-dire, d’une affaire de sexe on sort du chapeau une affaire de corruption de la jeunesse.

Avec un tel chef d’accusation, point besoin que Sonko, ses avocats et la plaignante Adji Sarr soient présents au procès. C’est la finalité qui compte. Tant pis, si le droit est dit à la Macky Sall et la justice est rendue à l’appétit irrésistible d’un hypothétique troisième mandat. Tant pis, si l’appareil judiciaire Sénégalais propage des ondes pleines de morgue à travers le monde.

Pendant ce temps, la surannée Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne peut que se fendre d’un communiqué de trois paragraphes. Dans lequel d’ailleurs, elle ne daigne pas s’indigner, elle ne feint pas compatir après deux morts, mais elle condamne et déplore. L’organisation sous-régionale attend patiemment que le pire arrive, pour sortir ses griffes de chaton, comme si elle était étrangère aux évènements. Alors qu’elle aura été aussi comptable que Macky Sall, de ce qu’il est convenu d’appeler, mise à mort de la démocratie sénégalaise. En attendant, les opposants Sénégalais au troisième mandat vont devoir résister et se résigner de cet élan complice.

Que déduire du silence de tous les présidents africains farouchement opposés à tout troisième mandant hier? Curieusement, les intellectuels et les acteurs sociopolitiques pro-démocratie guinéens, ont abruptement déménagé sur la planète mars sans en avertir. Et si Tite-Live avait raison lorsqu’il disait : « nous ne sentons les maux publics qu’autant qu’ils s’étendent à nos intérêts particuliers ».

Bella KAMANO (RNPG)

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