Les travailleurs de la Société Minière de Dinguiraye (SMD) licenciés en 2014 ne lâchent pas prise. Ces travailleurs qui se disent victimes d’un licenciement abusif ont fait recours à l’Agent judiciaire de l’Etat et ont saisi la CRIEF. C’est un nouveau rebondissement. Ce dossier avait été jugé par le tribunal du travail qui, pour les anciens employés de la SMD, n’a pas fait correctement son travail.
Joint par téléphone ce mardi 27 décembre par notre rédaction, Seydouba Keita, senior comptable et une des victimes des 246 employés a retracé les conditions dans lesquelles ils ont été licenciés avant de revenir sur les nouvelles démarches qu’ils ont entreprises pour être rétablis dans leurs droits.
« Dans les conditions normales, ce licenciement devrait concerner que des personnes expatriées. Parce que le PDG (Président Directeur général NDLR), avait senti qu’il y a trop d’expatriés et ils coûtaient trop chers. Donc il a décidé de faire remplacer les expatriés par les cadres locaux tout en passant par un test d’évaluation intellectuelle et physique. Malheureusement nos frères avec la complicité de la Direction ont décidé à ce que les Guinéens soient licenciés à la place des expatriés. Ceux qui étaient devant pour le licenciement ont demandé un montant d’un million de dollars pour pouvoir toucher tout ceux qui pouvaient s’opposer à ce licenciement à l’époque. Et d’autres ont été corrompus pour pouvoir signer le protocole d’accord qui a servi au licenciement», a-t-il fait savoir.
Selon M. Keïta, l’inspection générale du travail qui était censée les défendre dans ce dossier, a plutôt été un instrument dont la SMD s’est servi pour procéder à un licenciement massif et abusif : « L’institution qui était censée nous défendre, la SMD est passée par cette institution, c’est-à-dire l’inspection générale du travail pour nous licencier (…). Donc elle a été l’instrument de notre licenciement. Et le tribunal du travail qui devait trancher n’a pas aussi fait son travail (…). Il y a même un document qui a été annulé par le conseiller principal de monsieur le ministre de la justice il y’a de cela un mois», a dénoncé Keita Seydouba.
Se fondant sur la vision des nouvelles autorités qui ont promis une justice pour tous, ces travailleurs ont engagé une nouvelle action.
« Aujourd’hui nous avons saisi non seulement l’agent judiciaire de l’État pour le licenciement arbitraire, corruption et détournement de nos salaires. Au même moment on a saisi la CRIEF aussi, parce que le montant que nous réclamons pour les 104 mois, plus les primes et autres c’est dans les 180 milliards et quelques poussières. Donc la CRIEF est mieux placée pour nous aider à être rétablis dans nos droits et pour que le jugement soit fait. Les organisateurs de notre licenciement, aujourd’hui ce sont les plus riches dans leurs quartiers et il y a nos amis qui meurent dans des conditions très horribles», a-t-il annoncé.
En à croire Keita Seydouba, le salaire mensuel du cabinet qui gère ce dossier s’élève à 500 millions GNF par mois payés par la SMD. Suffisamment armé, selon lui, pour torpiller les travailleurs.
Mansaré Naby Moussa 628-030-370