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AccueilGUINEEDe la bonne foi de la classe politique (Marouane)

De la bonne foi de la classe politique (Marouane)

S’agit-il d’un mépris ou de la meconnaissance des réalités profondes de la politique?

Le CNRD oppose une sourde-oreille à la bonne foi de la classe politique.

Ce, malgré  son attitude modérée et compréhensive , ses soutiens de la première minute, après le coup d’État du 05 septembre et ses nombreux appels auprès de la communauté internationale pour plaider en faveur de la junte militaire au pouvoir, l’incertitude commence à naitre et le doute plane désormais sur la volonté d’inclusivité annoncée et de dialogue promis par le Colonel Mamadi.

Les leaders politiques ont chacun à sa manière, acclamé le CNRD, et soutenu les premiers actes posés par son président.

Et mieux, l’opposant Cellou Dalein Diallo a fait du porte à porte diplomatique en Europe, aux USA et en Afrique pour justifier la prise du pouvoir par cette unité de l’armée et solliciter l’appui des puissances étrangères pour une transition réussie en Guinée.

Cellou s’est érigé en avocat du CNRD auprès de ses amis et alliés pour limiter les sanctions économiques internationales qui pèsent et qui sont préjudiciables au pays et à l’économie nationale.

C’est l’une des rares fois qu’un opposant d’un acabit raffiné sur le continent accueille un coup de d’État sans contrepartie et défend sans arrière-pensées.  C’est une preuve de bonne foi, une qualité d’homme d’État et une maturité politique prouvée de son attachement à la reconstruction nationale et au retour à l’ordre normal.

Il a surtout magnifié le courage des militaires de déloger Alpha Condé dont le règne a été renversant pour la paix nationale et une menace pour les bonnes pratiques de gouvernance vertueuse.

La libération des détenus politiques, l’ouverture de ses bureaux de l’UFDG, la restitution de son passport expliquent ce soutien affiché et assumé de Cellou au CNRD.

Cependant, le refus constaté de la part du CNRD en dépit des appels de dialogue de la classe politique d’ouvrir un couloir de discussions sur le fichier électoral, le chronogramme, les OGE et la constitution qui sont des aspects techniques de la transition est une erreur.

La naissance du Collectif des partis politiques loin d’être un affront, est un signal de disponibilité et d’ouverture de la part de la classe politique pour une transition participative, réussie et apaisée.

L’inclusivité est le premier critère de transparence, de paix et d’acceptation des résultats.

Comme dit l’autre: “tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi”.

Parler d’une transition sans tenir compte des recriminations de la classe politique est un échec garanti, une crise dans la crise avec des complications majeures.

Et le CNRD a tout intérêt de ne pas aller au clash avec la classe politique qui bénéficie de la totale adhésion populaire.

Dans une société où il y a beaucoup plus de militants que de citoyens, et où le mot d’ordre du leader est suivi au pied de la lettre, le CNRD doit se plier aux contraintes d’une transition politique et se conformer à la réalité du terrain. C’est le moment qui impose cela, et Mamadi ne peut pas outre mesure.

“La bonne politique, c’est de savoir faire avec les réalités”, Jean-Pierre Chevènement.

Espérons que l’Appel des politiques connaitra une suite favorable pour la réussite collective.

Habib Marouane Camara, éditorialiste.

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