Depuis hier mardi 17 juillet 2024, la tension est vive dans le district de Moribadou, relevant de la sous-préfecture de Nionsomoridou, préfecture de Beyla. Au moins quatre personnes ont été touchées par balles et deux d’entre elles ont perdu la vie, suite à l’intervention des militaires sur réquisition du gouverneur de la région administrative de NZérékoré.
Selon les témoignages recueillis sur place, tout est parti d’un test d’embauche d’Electricien Bâtiment lancé par BCEP à la demande de Mota ENGIL, une société qui sous-traite avec Rio Tinto. La liste des candidats présélectionnés est contestée par les populations de Moribadou qui ont dressé des barricades sur la route.
« C’est hier mardi 16 juillet, les jeunes de Moribadou ont barricadé la route en guise de protestation contre la liste des candidats présélectionnés pour un test théorique et pratique. Le préfet de Beyla est intervenu, mais ils sont restés fermes, avec pour conditions d’avoir une rencontre avec la société qui recrute. Quand le préfet a quitté sans succès, le gouverneur est venu avec plusieurs pickups remplis de militaires en plus d’autres qui étaient déjà sur les lieux. Les femmes de Moribadou aussi se sont ralliés aux jeunes pour manifester. Les forces de l’ordre ont fait toute la nuit d’hier à user du gaz lacrymogène. Presque personne n’a dormi ici. Je crois qu’elles étaient à terme du gaz alors que des jeunes continuaient à jeter des pierres de la montagne, ils ont commencé des tirs à balles réelles. C’est dans ces accrochages, un jeune a été touché. On l’a pris pour le transporter à Beyla mais il a succombé à ses blessures en cours de route. Une fille aussi a été touchée, elle est également décédée avant d’arriver à Beyla. Au moins quatre personnes ont été touchées par balles. Les deux autres sont dans un état critique», a expliqué un témoin dans la zone.
Selon lui, dans les accrochages, les vitres du véhicule du gouverneur ont été cassées et au moins cinq (5) véhicules de la société ont été calcinés.
Le district de Moriba est quadrillé par des militaires et des tirs se poursuivent jusqu’au moment où nous publiions cet article.
Mamady Condé pour Kalenews