Dans un communiqué rendu public dans l’après-midi de ce mardi 29 juillet 2025, le Collectif de la Voix des Victimes a dénoncé un viol commis sur une jeune fille âgée de 19 ans, dans le secteur de Paraya, quartier Dowsaré, dans la commune urbaine de Labé. Le Collectif condamne fermement cet acte et appelle à ce que justice soit rendue sans délai.
Ci-dessous la déclaration
Déclaration du Collectif La Voix des Victimes de Viol
Du 21 au 24 juillet 2025, A.D., 19 ans, a été séquestrée et violée par son présumé agresseur. Cet acte nuisible, s’est déroulé dans le secteur Paraya, quartier Dowsaré dans la commune Urbaine de labe dont le présumé est le Directeur. Durant soixante-douze heures, la jeune femme, sous l’effet présumé de substances hypnotiques (somnifères), a subi des agressions sexuelles, d’après les informations reçues.
Selon les affirmations de la famille de la victime, pour se libérer de son agresseur, la jeune fille a réussi, malgré son état, à utiliser son téléphone pour alerter sa sœur. Cette dernière a immédiatement informé leur père, qui s’est rendu sur les lieux sans délai. Sur place, il a trouvé sa fille en état de choc, aux côtés de l’auteur présumé, tentant de prendre la fuite. Grâce à son sang-froid, le père a réussi à le maîtriser et à alerter les autorités compétentes, dont l’intervention a mis fin à la séquestration et permis l’interpellation du suspect. Nous adressons nos remerciements les plus sincères aux forces de l’ordre pour leur réactivité et leur courage face à cette situation inacceptable.
Constatant :
• l’état de santé physique et psychologique extrêmement préoccupant de la victime
• les engagements de l’État guinéen contre toutes les formes de violences faites aux femmes, notamment dans le cadre du Protocole de Maputo (articles 4, 11 et 13) ;
Rappelant que l’article 268 du Code pénal stipule :
« Le viol est puni d’un emprisonnement de 5 à 20 ans. Lorsque le viol est commis sur un mineur de moins de 13 ans ou avec des circonstances aggravantes telles que l’usage de la violence extrême ou ayant entraîné des conséquences graves pour la victime, la peine est portée à la réclusion à perpétuité. »
Nous, jeunes filles et femmes de Labé, unies au sein du Collectif La Voix des Victimes de Viol, condamnons fermement cet acte d’une extrême gravité.
Nous réaffirmons avec force qu’aucune forme de complicité qu’elle soit sociale, familiale ou institutionnelle ne sera tolérée. Nous rejetons toute tentative de médiation visant à étouffer un crime aussi grave.
Nous demandons aux autorités locales :
• La mise en place immédiate de mesures de protection renforcées pour les femmes et les filles ;
• La création de dispositifs de soutien médical, psychologique et juridique accessibles aux victimes et à leurs familles.
Nous disons NON.
Non à la complicité.
Non à l’indifférence.
Non à l’impunité.
Le viol n’a aucune circonstance atténuante. Il ne doit plus être excusé, minimisé ou ignoré. Chaque viol est une blessure profonde infligée à notre société.
Nous saluons l’arrestation rapide du suspect par les autorités compétentes. Cela constitue une première étape vers la justice. Nous appelons à ce que la procédure judiciaire se poursuive avec rigueur et transparence.
Nous exigeons :
• La prise en charge immédiate, médicale et psychosociale de la survivante, dans le respect de sa dignité ;
• Le traitement judiciaire exemplaire et accéléré de cette affaire ;
• La mise en place de mesures de prévention dans toutes les structures éducatives et de formation ;
• Une écoute bienveillante des victimes, sans jugement ni culpabilisation.
Nous appelons les médias et l’opinion publique à respecter la dignité de la victime, et à éviter tout discours stigmatisant ou culpabilisant.
Nous apportons tout notre soutien à la survivante, à sa famille, ainsi qu’à toutes les personnes affectées par cet acte ignoble. Aucun mot ne peut apaiser complètement la douleur, mais nous lui disons : tu n’es pas seule
Le viol est un crime. Il doit être puni.
Le Collectif La Voix des Victimes de Viol restera vigilant. Nous suivrons de près l’évolution de cette affaire et continuerons à accompagner, dénoncer et agir pour que plus jamais une femme ou une fille ne subisse une agression sexuelle dans le silence ou l’oubli.
Trop, c’est trop. Ensemble, brisons le silence.
Boubacar Garki Diallo, correspondant régional de Kalenews.org à Labé.