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Requiem pour un mouvement trompe-la-mort (Édito FIM FM de M Dian Baldé)

La dissolution du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) par le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), prouve que la junte a de la suite dans les idées. Car avant de foncer tête baissée, elle avait bien menacé de porter le coup de grâce à ce mouvement, qui s’était illustré comme porte-étendard dans la lutte contre le tripatouillage constitutionnel par le président déchu. Son ménage avec la junte va s’avérer elle aussi toxique, avec pour point de friction la durée de la transition.

La main du ministre Mory Condé, signataire de l’arrêté portant dissolution du FNDC n’a pas tremblé. Comme la main du bourreau s’abattant sur le cou du condamné. Le puissant ministre de la République justifie sa décision par le fait que cette association de par ses agissements, mettrait « en péril l’unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble. »

Sous d’autres cieux, de tels actes sont sous-tendus par des arguments législatifs. L’État étant dans son bon droit d’envoyer ad patres, tout mouvement portant atteinte à la légalité républicaine. Cela concerne surtout les associations dont la marque de fabrique repose uniquement sur la violence et l’incitation à la haine raciale, allant parfois jusqu’à épouser des visées terroristes. Comme ce fut le cas en France de Génération identitaire, dissous en 2021. Tout comme les Zouaves, un groupuscule d’extrême droite dont la dissolution a été actée en conseil des ministres en janvier 2022.

Tel ne semble pas être le cas du FNDC, du moins pour le commun des mortels. Qui considère ce mouvement comme un contrepouvoir aux dérives des gouvernants. Et dont le rôle s’avère crucial dans la construction de notre démocratie.

Un avis que ne semble pas partager la junte, qui vient d’abattre son couperet sur le FNDC. Une manière pour le gouvernement de lui faire payer sans doute son outrecuidance, à vouloir éreinter les nouveaux maîtres de la cité, pour un oui ou pour un non.

Parmi les réactions de désapprobation de cette décision que bien des gens qualifient comme étant de mauvaise aloi, celle de M. Abdourahamane Sanoh, ancien coordinateur du mouvement, lu sur mosaiqueguinee.com a retenu notre attention.

Surtout le calme olympien avec lequel l’homme aborde cette décision du gouvernement guinéen. Qui pour lui n’avait pas lieu d’être. Craignant que cet acte qu’il met sur le compte d’une boursouflure d’égo, ne contribue à radicaliser les positions des uns et des autres, Sanoh invite les acteurs du processus à « œuvrer pour que le FNDC ne disparaisse pas. Quitte à œuvrer à améliorer ses actions ».

Notre requiem consacré au FNDC, ne serait donc que formel, à cause de son côté trompe-la-mort. Qui a de quoi rasséréner les observateurs, qui pensent que le mouvement est loin d’avoir dit son dernier mot dans le landerneau.

Mamadou Dian Baldé

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