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Procès des attentats du 13-Novembre:«Je n’ai tué personne», affirme Salah Abdeslam

L’interrogatoire de Salah Abdeslam, principal accusé du procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, débute mercredi 9 février. Durant deux jours, il ne sera questionné que sur les faits antérieurs à septembre 2015.

« Je n’ai tué personne et je n’ai blessé personne », a affirmé mercredi Salah Abdeslam, le principal accusé du procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et près de Paris, avant son premier interrogatoire sur le fond du dossier. 

« Même une égratignure, je ne l’ai pas faite », a ajouté le Français de 32 ans, dans une déclaration spontanée à la cour d’assises spéciale de Paris, avant que celle-ci n’entame son interrogatoire, cinq mois après l’ouverture de l’audience.

« Depuis le début de cette affaire, on n’a cessé de me calomnier », a déploré le seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, au nord de la capitale française, le 13 novembre 2015, qui a de nouveau revendiqué son adhésion au groupe État islamique.

« Moi, je suis pour l’État islamique, je vois comment Bachar el-Assad traite son peuple, tue des enfants, des innocents. Moi, l’État islamique, je les soutiens, je les aime », a-t-il déclaré, chemise blanche, les mains croisées devant lui.

Dans les affaires de terrorisme, « les peines prononcées sont extrêmement sévères », a estimé Salah Abdeslam. « Je comprends que la justice veuille faire des exemples », mais elle envoie ainsi un « message », a-t-il poursuivi.

« À l’avenir, quand un individu montera dans un métro ou un bus avec une valise remplie de 50 kilogrammes d’explosifs et qu’au dernier moment il va se dire ‘je vais faire marche arrière’, il saura qu’il n’a pas le droit, sinon on va l’enfermer ou le tuer », a encore dit le principal accusé.

Deux jours d’interrogatoire

Son premier interrogatoire sur les faits depuis l’ouverture du procès, le 8 septembre, est prévu sur deux jours. Il ne sera questionné que sur la période antérieure à septembre 2015.

La mère, la sœur et l’ex-petite amie de Salah Abdeslam qui devaient témoigner mercredi « ne viendront pas », a indiqué le président de la cour d’assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès.

La cour va notamment interroger Salah Abdeslam sur son basculement dans la radicalité, lui qui avait une réputation de « fêtard », adepte des casinos et des boîtes de nuit.

Il devrait être aussi entendu sur le séjour en Syrie de son frère Brahim – futur tueur des terrasses parisiennes – début 2015, et sur son ami Abdelhamid Abaaoud, qui deviendra le coordinateur des attentats parisiens. Un « chouette gars », avec qui il avait perdu contact, avait-il affirmé en février 2015 aux policiers belges.  

Salah Abdeslam avait gardé le silence pendant l’enquête, de manière quasi constante. Il avait parlé une fois pour dédouaner un coaccusé, une autre pour se lancer dans une tirade religieuse.

Depuis le début des interrogatoires des 14 accusés présents devant la cour à la mi-janvier, deux d’entre eux ont exercé leur droit au silence. Le Suédois Osama Krayem, d’abord, pour qui « ce procès est une illusion » et qui refuse d’assister aux audiences, puis le Belgo-marocain Mohamed Bakkali. « Ma parole est toujours suspecte, elle n’a pas de valeur », a-t-il expliqué, résigné, à la cour.

Avec AFP 

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