C’est avec un étonnement de ouf que j’ai suivi un tas de déclarations contre le ministre Gaoual la semaine dernière. C’était suite à une publication d’anthologie du porte-parole du gouvernement qui visait à la fois à inciter les jeunes à l’auto-emploi (qui s’est avéré être la seule solution radicale au chômage et à la délinquance juvénile) et à apprendre aux gouvernants (anciens, actuels et futurs) qu’occuper un poste au sommet de l’Etat ne vous donne aucunement le droit de puiser l’argent public comme bon vous semble: si vous tenez toujours à devenir riche tout en servant votre pays, vous devez passer par des voies légales. C’est justement une de ces voies légales qu’il montre aux jeunes, en exemple: le commerce du bois de chauffe.
Il m’a été donné de constater que, parmi ces réactions, il y en a qui condamnaient carrément cette pratique allant jusqu’à la qualifier d’anti-écologique. Cela m’a bien fait sourire, parce que cela dénotait une ignorance totale de leurs auteurs par rapport à l’écologie.
La coupe, le séchage et la commercialisation du bois de chauffe est une pratique autorisée et encouragée par les gouvernements des États que les mêmes commentateurs désignent comme étant les plus sérieux et les plus respectueux de l’environnement. Ils estiment qu’un tel acte dans de tels pays causerait ou la démission du ministre ou son éviction de son poste, ce qui est tout à fait une contre-vérité.
Aux États-Unis d’Amérique, le bois de chauffe est considérée comme la reine des énergies renouvelables et bon marché, contrairement aux énergies fossiles importées et extrêmement coûteuses et surtout ultra polluantes. Le gouvernement américain encourage, donc, la pratique du chauffage au bois et libéralise le secteur depuis plusieurs siècles.
Aujourd’hui, l’on compterait plus de 80.000 entreprises dans le seul secteur du bois de chauffe. Les statistiques affichent environ (tenez-vous bien) trois millions (3.000.000) de tonnes de bois coupés et revendus cette année. Comparé à cela, ce qui se coupe et se revend en Guinée n’est pratiquement pas grand chose. Les statistiques de la Chine en la matière pourraient donner des vertiges à nos écologistes de circonstance et sécheraient leur encre.
Le bois est omniprésent dans nos habitudes, dans notre vie. Penser à en interdire totalement toute utilisation est juste rétrograde. De la menuiserie à la cuisine, en passant par l’industrie et autres, le bois nous sert dans presque tous les domaines.
En Guinée, le code forestier encadre cette pratique et édicte toute la procédure y afférente. Les six (6) sections du chapitre 3 dudit code traite, à travers les dispositions pertinentes des articles 53 à 92, de l’exploitation des produits forestiers (bois et autres). Quant à la commercialisation des produits de la forêt, elle est régies dans le chapitre 5 du code forestier par les dispositions des articles 102 à 113.
La deux seules raisons de ce tollé au sujet de la publication du ministre porte-parole du gouvernement sont la politique et l’ignorance de nos écologistes, rien de plus. Certains communicants zélés de son parti suivent l’homme à la loupe et décryptent tous ses faits et gestes pour trouver des sujets d’attaque. Sauf que cette fois-ci, ils se sont très mal servis: ils sont entrés dans un domaine dont ils n’ont malheureusement pour eux aucune maîtrise. A vouloir, à tout prix, opposé le ministre Gaoual à son frère et ami le Président de la transition, ils viennent d’exposer leur ridicule ignorance à la face du monde.
Qu’on se le tienne, donc, pour universellement vrai que la coupe du bois-énergie est une pratique qui n’a absolument rien de contraire aux règles de protection environnementale et que, par voie de conséquence, le ministre Ousmane Gaoual, en le faisant, n’enfreint aucune loi et ne contredit en rien la politique de reboisement du gouvernement de la transition.

Bassamba Amine
Président du MoDeN
(Mouvement pour la Défense de la Nation)