Le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry a rendu public mercredi 31 juillet, le verdict du procès des du 28 septembre 2009. Dans sa réquisition, le juge audiencier Ibrahim Sory II Tounkara a d’abord requalifié les faits en crime contre l’humanité avant de se prononcer sur sa réquisition. Le président du tribunal requiert 20 ans d’emprisonnement pour l’ex chef de la junte guinéenne le capitaine Moussa Dadis Camara. Cette condamnation est diversement appréciée par les citoyens de N’Zérékoré.
Pour certains comme Frébory Diabaté, les peines prononcées par le juge audiencier sont insuffisantes.
« On remercie le bon Dieu, cette page est tournée car Dieu ne fait rien pour rien. C’est une leçon pour nos dirigeants actuels. Mais ce qui me choque jusqu’à présent, c’est que les peines prononcées par le juge audiencier sont insuffisantes. Quant on requalifie les faits en crime contre l’humanité, les peines doivent en courir jusqu’à 50 ans à 60 ans. J’étais surpris d’entendre le juge se prononcer 18 ans ou 20 ans, je suis vraiment choqué de ces peines. Je demande à la population de rester calme. Ceux qui ont été condamnés hier sont des militaires et c’est les mêmes militaires qui nous dirigent aujourd’hui. Si vous voyez que Dadis et ses coaccusés étaient à la barre hier parce qu’ils n’ont pas respecté la Constitution. Ce ne sont pas des opposants qu’ils ont condamnés, ce sont des militaires. Ça donnera de leçon aux militaires qui nous dirigent aujourd’hui. Ils connaissent aujourd’hui, mais pas demain », a martelé Frébory Diabaté.
Mamady Sangaré quant à lui, invite les citoyens au respect de la loi, car selon lui, c’est la première fois en Guinée qu’un tel jugement d’envergure est rendu.
« C’est une première en Guinée et c’est historique. On doit tirer une leçon après, il y a pas mal de choses qui se sont passées ici sans punition. On doit maintenant s’habituer à respecter la loi. Je crois que le verdict est bon. Il n’y a pas de peine de mort dans notre Constitution. En mettant la sanction de telle sorte, ça va susciter des remous dans la cité. La plus grande peine est de 20 ans certes, l’évadé qui n’a pas accepté de continuer a été condamné à la perpétuité. Le verdict a été très bon. Les gouvernés doivent comprendre que la loi existe bel et bien dans notre pays. Du côté des gouvernants, ils doivent savoir que les citoyens ne sont pas des moutons, ce sont des humains, ils doivent s’abstenir de faire du n’importe quoi contre les citoyens », estime Mamady Sangaré.
De N’Zérékoré, Gilbert Yoma Neyo Tinguiano, Kalenews.org
