Le 10 novembre 2025, la société guinéenne AGB2A-GIC a officiellement saisi le ministère des Mines et de la Géologie pour solliciter un délai raisonnable dans l’application de la mesure de retrait de ses équipements miniers sur le périmètre précédemment attribué à Axis Minerals. Cette démarche intervient dans un climat de tension croissante autour de la gouvernance du secteur minier, marqué par des décisions jugées précipitées.
Dans sa correspondance, AGB2A-GIC rappelle avoir investi plus de 300 millions de dollars dans le développement de la zone, notamment pour la construction d’infrastructures stratégiques, dont un port considéré comme le plus moderne du secteur. L’entreprise détient encore un stock de six millions de tonnes de bauxite sur le site et propose un plan de continuité d’exploitation.
Elle s’engage à verser immédiatement 125 millions de dollars sur un total de 250 millions, en contrepartie de la poursuite de ses activités sur le périmètre concerné. Elle propose également de payer deux dollars par tonne de bauxite, soit le tarif initialement appliqué à Axis Minerals dans le cadre du contrat d’amodiation annulé.
AGB2A-GIC alerte sur les conséquences sociales d’une exécution brutale de la décision ministérielle, qui entraînerait la perte de plus de 3000 emplois. Elle appelle à une gestion équitable et transparente du dossier, tenant compte des investissements réalisés et de l’impact socio-économique sur les communautés locales.
Cette lettre fait suite à une notification du ministère des Mines, datée du 6 novembre et signée par le secrétaire général Aboubacar Kourouma, ordonnant à AGB2A-GIC et à SD Mining d’évacuer leurs équipements avant le 10 novembre.
Cette injonction, perçue comme brutale, s’inscrit dans une série de décisions controversées, dont un protocole d’accord signé en juillet 2025 entre le ministre Bouna Sylla et SD Mining pour l’attribution du permis retiré à Axis, finalement annulé sous pression médiatique.
Depuis la rupture entre GIC et SD Mining en 2022, les deux sociétés opèrent séparément. AGB2A-GIC dénonce un traitement inéquitable, soulignant que SD Mining a pu exporter son stock via le port de Kokaya, contrairement à elle.
Ces faits alimentent les critiques sur une gestion du secteur minier entachée d’improvisation, de favoritisme et de conflits d’intérêts.
Face à cette situation, AGB2A-GIC exhorte le ministère des Mines à reconsidérer sa position et à engager un dialogue constructif. Elle plaide pour une gouvernance minière fondée sur la transparence, l’équité et l’intérêt national, afin de préserver les acquis, protéger les emplois et garantir une exploitation responsable des ressources naturelles.
Alpha Sow


