Voilà un sujet essentiel sur lequel tout le monde devrait être appelé à intervenir. Un sujet extrêmement important. Aujourd’hui c’est à ciel ouvert que notre système éducatif national ne se porte pas bien. Il est sévèrement malade au point que même les autorités du département concerné se tapent la poitrine d’avoir enregistré autant d’échec sous l’ere magister. C’est extraordinaire. Cet échec doit interpeller tout un chacun de nous. Le système éducatif est l’ensemble des resources mises en oeuvre pour éduquer les élèves des écoles publiques ou privées au niveau national, régional ou communautaire. Et comme l’a si bien dit Victor Hugo «L’éducation, c’est la famille qui la donne ; l’instruction , c’est l’Etat qui la doit». De cette phrase, il ressort clairement que les responsabilités sont partagées de part et d’autre entre les autorités concernées et les parents d’élèves. Maintenant le question majeure est de savoir :
1)- Qu’est-ce qui peut expliquer cette situation de ce grand échec de nos enfants à l’échelle nationale ?
2)- Par quelle méthodologie devrait-on nous passer pour changer ce mauvais système éducatif dans notre pays ?
Voilà entre autres des questions auxquelles nous sommes appelés à répondre. Premièrement, convenez avec moi que ces dix dernières années, l’élève guinéen n’apprend plus. Jamais tu ne surprendras un élève guinéen à la maison avec ses cahiers en train de réviser à moins qu’il ne soit dans une classe d’examen. De nombreux élèves aux résultats médiocres ont des problèmes de comportement qui perturbent non seulement leur propre apprentissage, mais aussi celui des autres élèves. Quand on cherche des raisons plus profondes de ce comportement, on se tourne vers les parents. En effet, une bonne éducation commence à la maison. Cela rendrait certainement le travail d’un enseignant qui semble devenir de plus en plus difficile chaque année beaucoup plus facile. Malheureusement c’est pas le cas.
QUE DOIT-ON RÉELLEMENT FAIRE POUR RÉFORMER LE SYSTÈME ÉDUCATIF GUINÉEN ?
La qualité de l’enseignement primaire et secondaire détermine largement la capacité d’un pays à faire face, avec des femmes et des hommes bien formés, aux défis futurs dans tous les domaines. Mais il est difficile de dispenser cet enseignement de qualité au regard de certains défis, notamment l’insuffisance d’équipements et d’infrastructures scolaires, le nombre pléthorique d’élèves dans les salles de classe, les programmes scolaires souvent inachevés, les grèves et revendications répétées pour une revalorisation des salaires des enseignants, pour ne citer que ceux-ci.
C’est sans oublier, la privatisation spectaculaire dans le secteur de l’éducation, de l’école maternelle à l’enseignement supérieur, qui a créé au cours des deux dernières décennies des systèmes éducatifs à plusieurs vitesses, avec des secteurs publics progressivement abandonnés par les parents d’élèves. Ces derniers font des efforts financiers énormes pour fournir une meilleure éducation à leurs enfants en les envoyant dans des écoles privées coûteuses. Ces dysfonctionnements démontrent l’urgence d’une prise de conscience par tous les acteurs du secteur éducatif car :
« le processus d’enseignement/apprentissage implique plusieurs acteurs. En cas d’échec, chacun de ces derniers a sa part de responsabilité, en fonction de son degré d’implication dans le processus. La responsabilité de l’échec revient bien entendu à l’élève, mais celui-ci n’est que le dernier maillon d’une longue chaîne qui commence dans les ministères en charge de l’éducation, continue dans les établissements scolaires et se termine dans les domiciles. »
Il faut donc repenser les systèmes éducatifs dans toutes leurs dimensions pour les rendre plus adaptés aux réalités économiques, sociales et culturelles des citoyens et au type de société que l’on souhaite construire.
Saliou Diallo
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