Nous sommes peinés de vous dire que nous constatons une trahison par ceux-là même qui nous ont promis une autre Guinée. Le Général en grade et son royaume en uniforme nous servent un plat en chagrin. Et le peuple de Guinée est devenu un esclave observateur. Les journalistes qui ont pour devoir d’informer les citoyens sont devenus un élément pour le sale boulot, par ceux-là qui nous ont promis un paradis.
Aujourd’hui, près de 100.000 familles sont privées de droit aux soins, d’une bonne éducation pour leurs enfants, d’un logement car les pères et mères de familles sont mis au chômage par la fermeture de plusieurs entreprises médiatiques. Pourtant, travailler est un droit.
Les acteurs politiques sont obligés de quitter le pays qu’ils doivent servir. Les acteurs de la société civiles qui exigent le respect des valeurs démocratiques sont empêchés de dormir auprès de leurs familles. Désormais, la loi du plus fort est au dessus de nos textes juridiques, sous l’impuissance des Hommes en robe. La séparation du pouvoir qui a pour objectif d’écarter le despotisme est devenu un simple verbe ou une règle de maquillage pour l’exécutif. Le pays se gère sous l’humeur d’un militaire ou un petit groupe de militaires. Pour reprendre les propos du PM Bah Oury devant des patrons de presse : « le président est déçu de certains patrons de presse pour qui, il fait beaucoup de choses». Comme pour dire que le respect de droits humains dépend de son humeur.
Cette Guinée qui a eu le courage de dire non à une puissance coloniale le 02 octobre 1958, cette Guinée qui a cru avoir accueilli le 05 Septembre 2021 le » lion noir »’ cité dans l’ouvrage de Camara laye, titré »Dramouss », cette Guinée, appelée scandale géologique et plus loin le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest car de nombreux fleuves et rivières y prennent leurs sources, cette Guinée où la jeunesse s’est battue au prix de leur sang pour que les jeunes prennent le relais afin de voir un décollage ou une vraie réfondation, mais hélas, l’atterrissage non autorisé par la démocratie, d’un groupe de jeunes en uniformes au haut sommet de l’Etat était synonymes à un plat de tô très chaud devant un fou affamé, cette Guinée mérite mieux mon général.
Par Olladi Ibrahima
