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L’Afrique et la situation libyenne : Le bilan du panafricanisme contesté ? ( Par Ali Camara)

Le panafricanisme devrait être un comportement, au-delà un état d’esprit, parce qu’à la vérité l’Afrique est un grand continent, mais nos États – pris singulièrement – sont insignifiants sur la scène internationale. L’unité des pays africains ne se présenterait-elle pas dans ces conditions comme l’alternative la plus crédible?  Au moment où la majorité de ces pays sont en réalité des micros-Etats dont le budget annuel a du mal à dépasser les 5 milliards de dollars américains, il est tout de même clair que les pays africains peineront dans ce statu quo à faire ne serait-ce qu’un semblant de décollage économique réel, quand on sait la convoitise des grandes puissances. Mais malheureusement le Panafricanisme est galvaudé par nos politiques. Il est devenu un effet de mode, et surtout une superbe arme électorale, en réduisant dans un populisme honteux les aspirations de nos populations pour des marchandises.

Aujourd’hui par exemple, les médias occidentaux font de la candidature de Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du guide « africain » Mouammar Kadhafi un grand événement. Peut-être qu’ils n’ont pas tort pour ce qui est de la vision du monde occidental de la situation. Pour nous jeunes africains, cela est un non-événement, même à supposer qu’il remporte ces élections. Non pas parce que cette candidature serait mauvaise en soi, mais par ce que jusque-là encore les pays africains n’ont pas encore compris la nécessité du combat de l’unité africaine. Et si ces africains ont été incapables de protéger Kadhafi qui leur a tout donné ou presque, seront-ils là quand il faudra protéger son fils ?  Chez nous en Guinée, les Kpèlè racontent que si la femme fertile a été renvoyée, ce n’est pas la femme stérile qui sera chouchoutée. La Libye est devenue ce pays aux destinées plus incertaines, avec un État qui doit faire preuve de son existence.

Quand on pense aux différents fronts de Mouammar-Kadhafi et sa résilience pendant autant d’années, en faisant la comparaison avec l’immobilisme des dirigeants africains, surtout subsahariens, trop souverainistes et immobiles au même moment, on s’imagine que nous les Panafricains ont encore du chemin à faire. Pour ce que cela peut induire pour nous autres de la nouvelle génération, on se rappellera que même le père du Panafricanisme « moderne » , Nkrumah a été renversé du pouvoir, et que seule la Guinée lui a ouvert le bras et le cœur avec le respect qu’il méritait jusqu’à sa mort en Roumanie. C’est cela les réalités de l’Afrique : Nos dirigeants sont pour la majorité loin de nos préoccupations et ceux qui le sont doivent faire face à l’adversité des intérêts antagonistes et la traîtrise des ennemis intérieurs.

La solution immédiate, c’est d’arrêter de voter pour l’ethnie ou la religion, opter pour les programmes politiques, et se battre pour imposer les résultats des urnes où que nous soyons en Afrique et quelques soient nos désaccords avec ces élus. Un Président réellement élu sait qu’il a des électeurs, des populations à comprendre et des engagements à respecter. Mais un Président imposé n’obéit qu’aux personnes et lobby qui l’ont porté au pouvoir.

Ali Camara

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