À la suite d’un sermon ayant suscité de vives réactions, l’imam Oustaz Abdoul Hamid Bah avait été suspendu. Après plusieurs jours de tension, l’intervention des jeunes de Labé a permis une sortie de crise et la levée des sanctions.
La ville de Labé a récemment été secouée par des polémiques suscitées par sermon prononcé le 11 juillet 2025 par l’imam Oustaz Abdoul Hamid Bah à la mosquée de Hore-Hollande, dans le quartier Compaya. Cette prêche, dont un extrait a circulé sur les réseaux sociaux, a entraîné de nombreuses réactions, menant à la suspension de l’imam par la Ligue islamique locale, soutenue par les sages, les notables et plusieurs acteurs sociaux.
Face à l’ampleur de la controverse et à la crispation des positions, un groupe de jeunes, animés par un esprit de paix et de cohésion sociale, a entamé une médiation. Après plusieurs jours de dialogue avec les différentes parties prenantes, un accord a été trouvé.
L’imam a reconnu ses erreurs, affirmant qu’il n’avait nullement l’intention d’offenser qui que ce soit. Il a présenté ses excuses aux personnes concernées. Grâce à cette démarche, les sanctions à son encontre ont été levées.
Voici, dans leur intégralité, les propos tenus par les jeunes médiateurs à travers leur déclaration
Déclaration des jeunes de Labé pour la paix et la cohésion sociale. C’est avec un profond regret et une grande tristesse que nous, jeunes de Labé, soucieux de la préservation de la paix et de la quiétude sociale, avons suivi les polémiques survenues après le sermon prononcé par Elhadj Tierno Abdoul Hamid le 11 juillet 2025 à la mosquée de Hore-Hollande, dans le quartier Compaya. À la suite de la diffusion d’un extrait de ce sermon sur les réseaux sociaux, des réactions ont émergé de toutes parts.
En réponse, la Ligue islamique, appuyée par les sages des quatre Alloudje, les représentants des deux grandes fondations religieuses, les chambres consulaires, la société civile ainsi que les notables de Hore-Hollande – y compris le chef de secteur et le chef de quartier de Compaya – a décidé de la suspension de l’imam, tout en lui interdisant l’accès à la mosquée. Une mesure présentée comme préventive et prise pour des raisons de sécurité.
Cependant, cette décision a eu pour effet la cristallisation des positions et la survenance de comportements déviants à l’égard de nos sages.
Face à cette situation préoccupante, nous, jeunes de Labé, avons estimé qu’il était de notre devoir d’apaiser les tensions en rapprochant les différentes parties concernées. Après plusieurs jours d’âpre, discrète et franche médiation, nous sommes heureux d’annoncer que, grâce à la bonne volonté des acteurs impliqués, un terrain d’entente a pu être trouvé. La crise est donc désamorcée.
Oustaz Abdoul Hamid Bah, dans un esprit d’humilité et de réconciliation, a présenté ses excuses à l’ensemble des personnes qui se sont senties offensées par ses propos, tout en réaffirmant que son intention n’avait nullement été d’outrager qui que ce soit. Grâce à cette médiation des jeunes de Labé, qui n’ont ménagé aucun effort pour rapprocher les parties, la Ligue islamique a levé les sanctions contre l’imam.
Néanmoins, nous tenons à exprimer notre profond regret face à certains comportements inappropriés, notamment les attaques verbales ou les attitudes irrévérencieuses à l’encontre de nos sages, garants de l’équilibre et de la tradition spirituelle de notre cité.Solennellement, nous appelons tous les citoyens à faire preuve de retenue, de discernement et de responsabilité dans leurs prises de position.
L’intérêt supérieur de la nation doit toujours primer sur les querelles individuelles ou les interprétations hâtives.
Que Labé demeure un exemple de dialogue, de tolérance et de respect mutuel, conformément à l’héritage légué par nos illustres devanciers.
Labé, le 31 juillet 2025Boubacar Garki Diallo, correspondant régional de Kalenews.org à Labé.
