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Kankan – Kôlôni, sur les traces de Solomana Kanté, Ahmed Kanté rend hommage au génie de l’alphabet N’Ko

À 15 kilomètres de Kankan, niché au cœur de la savane guinéenne, se trouve Kôlôni, un petit village à la richesse historique insoupçonnée. Fondé en 1921 par feu Amara Kanté, ce hameau discret est le berceau de Solomana Kanté, inventeur de l’écriture N’Ko, un alphabet devenu aujourd’hui un outil d’expression culturelle et intellectuelle reconnu bien au-delà des frontières de l’Afrique de l’Ouest.

Le nom du village, « Kôlôni », signifie « petit puits » en malinké, en référence à une source d’eau miraculeuse qui ne tarit jamais. Selon la tradition, c’est avec cette eau bénite que le jeune Solomana fut lavé à sa naissance en 1922, une eau que les anciens disent « rendre les enfants intelligents ».

« C’est avec l’eau bénite du puits que Solomana a été lavé, d’où son intelligence. C’est une eau qui rend les enfants intelligents, et il en a bénéficié gratuitement », explique Moussa Kanté, petit-fils du fondateur du village.

En séjour à Kankan, Ahmed Kanté, ancien ministre des Mines et descendant du légendaire empereur Soumahoro Kanté, s’est rendu à Kôlôni avec une délégation de la descendance du Sosso. Une visite empreinte de solennité, ponctuée par des arrêts dans des lieux hautement symboliques : la case natale de Solomana Kanté, le fameux puits, le cimetière où reposent le fondateur Amara Kanté et son illustre fils, ainsi qu’un centre de traitement traditionnel pour personnes atteintes de troubles mentaux.

« C’est un village plein d’histoire et d’enseignements. Quand on vient à Kankan, ou même en Guinée, il est important d’aller aux racines des figures marquantes de notre histoire contemporaine. Beaucoup pensent que l’histoire n’est que politique. Or, l’histoire guinéenne est multidimensionnelle. De même que le vote du 28 septembre 1958 est une singularité de la Guinée, il existe une autre singularité, moins connue : celle de l’homme qui a créé l’alphabet N’Ko. Aujourd’hui, cet alphabet est enseigné dans des universités occidentales et orientales. C’est un instrument universel. »a déclaré Ahmed Kanté.

Selon lui, toute nation émancipée s’est dotée d’un alphabet propre, un vecteur d’identité et de souveraineté culturelle.

« C’est une fierté pour la Guinée. Toutes les nations qui se sont émancipées ont, en règle générale, leur propre alphabet pour transcrire leurs idées. La Guinée a cette richesse avec le KoréSébely, l’Adlam et le N’Ko, le tout premier et le plus prestigieux. Le Coran existe aujourd’hui en N’Ko, une édition financée par le roi Fahd d’Arabie Saoudite. La Bible aussi est traduite en N’Ko. »

Avant de quitter Kôlôni, Ahmed Kanté a pris part à une lecture du Saint Coran en mémoire de Solomana Kanté. Touché par l’accueil et l’engagement des habitants, il s’est engagé à soutenir l’école de N’Ko du village, notamment par un appui en tables-bancs, selon les moyens à sa disposition.

Marie Camara

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