Le journaliste Kalil Camara porte son œil de juriste sur la publication faite hier par la présentatrice de la RTG. Sur sa page Meta, Kadiatou Kaba annonçait que depuis 2016, elle ne bénéficie de congé qu’en ce mois de mai 2024. Une situation que le juriste journaliste trouve grave sur le plan juridique et judiciaire.
« On pourrait parler de travail forcé et de la traite d’être humain à la RTG. Si nous étions dans un État sérieux, les responsables de la télé pourraient être poursuivis devant la justice», indique-t-il dans une publication sur Meta, avant de poursuivre :
« Dans tout travail, le congé est obligatoire dans l’année. Ni le salarié ou fonctionnaire ne peut y renoncer ni l’employeur ou l’administration ne peut y déroger. D’ailleurs, la loi interdit des indemnités compensatrices en lieu et place du congé. C’est-à-dire, il est interdit de négocier avec un fonctionnaire ou un salarié pourvu qu’il n’aille pas en congé. Et la loi, pour faciliter l’accès au congé, oblige l’employeur ou l’administration à verser le salaire au travailleur bien que celui-ci ne fait pas de prestation pendant cette période.
Si l’on peut choisir le mois pour prendre congé, le prendre n’est pas un choix. C’est une question d’intérêt public et d’ordre public défendue par les conventions de l’Organisation mondiale du travail (OIT)», a fait savoir le juriste journaliste.
Selon Kalil Camara, l’OIT qualifie cette pratique de travail forcé, de l’exploitation humaine. « En conséquence , on peut faire l’application du code pénal sur ces infractions».
Pour lui, cette révélation de la présentatrice laisse voir clairement qu’il y a encore beaucoup de travailleurs qui seraient privés de congé à la télévision nationale.
Propos rapporté par Olladi Ibrahima
