Aujourd’hui, j’ai pleuré, c’est rare que ça m’arrive d’un coup. J’ai coulé des larmes, quand j’ai calculé la caution de quelques ressortissants de la maison centrale, pour retrouver leur liberté provisoire (sans prendre les détails, 4 personnes ont livré déjà 90 milliards. Je dis milliards et ce n’est pas tout). Parfois, tu as envie de parler mais, tu ne peux pas. Parce que c’est très douloureux, c’est douloureux, et oui, c’est douloureux. Plus tu en parles, plus tu souffres.
Voir que ces gens avaient ces milliards de nos francs, et qu’autour d’eux, souffraient des jeunes, pleuraient des jeunes et criaient des jeunes, pour avoir ne serait-ce que leurs primes de connexion, ou simplement une petite décision ou arrêté ministériel pour n’avoir ne serait-ce qu’un petit poste où nourrir leur petite famille, n’est pas seulement qu’égoïste, mais aussi affreux. C’est plus que répugnant, certes déshonorant. C’est une insulte à la mémoire de la méritocratie.
Ces gens pouvaient franchement construire ce pays, ils pouvaient non seulement le faire à travers leurs efforts personnels, leur responsabilité reçue de leur distinction administrative, mais aussi et surtout, à travers cette jeunesse qui est sortie zéro gains dans toute cette lutte alors qu’elle fut celle qui a lutté au prix de sa vie. Non, au-delà d’être méchants, ils sont destructeurs. Aujourd’hui, je suis triste pas que pour moi, mais ceux-là qui n’ont eu que leurs yeux pour pleurer alors qu’ils ont sali leur avenir parfois pour les satisfaire. D’ailleurs, je me demande combien de vies pouvaient être construites avec eux et leurs milliards ? Combien de jeunes pouvaient réussir après un simple claquement de doigts au près d’un de leurs subordonnés ? Combien pouvaient aller poursuivre leurs études grâce à eux ? Combien ? Combien ?
Nous sommes dans une période où l’immigration clandestine galope de plus en plus. Celle où les jeunes semblent de plus en plus osés de vivre n’importe où et n’importe comment. Oui, une période où le simple fait de livrer un visa à un jeune, ou une bourse d’étude à un quelconque suffit de lui dire qu’il a sa vie entre ses mains. Que tu as fait de ton mieux pour lui. Aujourd’hui, beaucoup de nos frères et sœurs voyagent sur la méditerranée, et d’autres meurent sur le désert, après toute sorte d’humiliation des pays étrangers qui les traitent d’esclaves et les vendent comme des cochons. Mais qu’après tout, on fait leur deuil au pays comme un hommage inédit. Une façon d’honorer leur mémoire. C’est hypocrite, inconcevable, impensable vraiment choquant aussi.
Je dis, c’est douloureux d’y penser. Mais, ce n’est pas le plus, car, pire est de trouver une partie de notre jeunesse, qui crient encore, et plaident à leur cause, en les traitant d’innocents, de propres, et de patriotes convaincus. Pour égo haussé, ils souhaitent qu’on les relâche et qu’ils reprennent le contrôle de notre état, pour encore détruire plus d’avenir qu’ils l’ont fait précédemment. Jeunesse Guinéenne, si ce n’est pas aujourd’hui, quand seras prête à prendre conscience ? Si ce n’est pas en cette guise, comment espères tu vaincre ? Après toutes ces expériences, n’es-tu pas suffisamment enseignée pour que tu te libères ?
Par Mohamed Sanoh