Guinée : La Chicha plus populaire que le Thé chez les jeunes, un phénomène qui inquiète les professionnels de santé

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Longtemps symbole de convivialité sociale, le thé communément appelé ataya perd progressivement du terrain face à un nouveau phénomène qui séduit la jeunesse guinéenne, la chicha. Réservée à quelques salons spécialisés, elle est désormais omniprésente dans les rues, cafés, plages, bars et espaces de divertissement de la capitale et des grandes villes de l’intérieur du pays.

Aujourd’hui, pour bon nombre de jeunes, « aller fumer la chicha » est devenue une activité de détente, un code de sociabilité et même un marqueur de mode. Les salons dédiés, souvent décorés dans un style moderne avec lumières LED, musique urbaine et ambiance lounge, attirent une clientèle composée essentiellement d’adolescents et de jeunes adultes.

Selon des propriétaires de lounges interrogés, la demande a explosé ces dernières années. « Les jeunes viennent en groupe. Certains passent deux heures, trois heures ou plus ici, juste pour fumer une chicha aromatisée et écouter de la bonne musique », confie une gérante de lounge. 

Plus accessible financièrement qu’il y a quelques années, la chicha se vend désormais à des prix variés, allant de 50 000, 60 000, 80.000 à 150.000GNF selon les lieux et les saveurs. Cette diversité tarifaire a contribué à démocratiser sa consommation.

Si la chicha encore appeler la narguilé est perçue par ses adeptes comme une alternative moins nocive à la cigarette, les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme. « C’est une fausse croyance. Fumer une chicha pendant une heure équivaut à inhaler plusieurs dizaines de cigarettes », explique Dr Thieno Abdoul Baldé médecin généraliste.

Ce professionnel de santé pointe également un autre danger, le partage du tuyau, qui multiplie les risques d’infections transmissibles.

Malgré les avertissements, la consommation continue de croître. Un phénomène encouragé par les réseaux sociaux où les vidéos, photos et directs de soirées chicha se multiplient. 

Face à cette tendance, certains expriment leurs inquiétudes et évoquent la perte des valeurs traditionnelles liées à l’ataya, considéré comme un moment d’échanges, de débat et de cohésion. D’autres estiment toutefois que la chicha n’est qu’une mode passagère et qu’elle finira par s’estomper un jour.

En attendant, le phénomène ne montre aucun signe de ralentissement. Entre modernité, influence culturelle et quête de loisirs accessibles, la chicha s’est imposée comme un nouvel élément du paysage urbain guinéen qui créer beaucoups d’emplois. 

Olladi Ibrahima.

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