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AccueilMONDEFrance/Retraites : Une semaine de tous les dangers pour le gouvernement ?

France/Retraites : Une semaine de tous les dangers pour le gouvernement ?

Ce jeudi, plus d’un million de Français sont attendus dans les rues pour protester contre la réforme des retraites du gouvernement selon la CGT.

L’exécutif craint-il la rue? Les huit syndicats représentés au national organisent une journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi 19 janvier, faisant planer pour le gouvernement la menace d’une « France à l’arrêt » ce jour-là si « les salariés le décident », comme le formulait le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez sur BFMTV il y a quelques jours.

Le gouvernement marche sur des oeufs. LSon projet est largement rejeté par les Français. Parmi eux, 60% disent « soutenir » ou éprouver de la « sympathie » à l’égard de la mobilisation contre la réforme des retraites, selon un sondage Elabe pour BFMTV. En écho à ce rejet, les syndicats présenteront un front uni.

C’est une première depuis 2010. A l’époque, il s’agissait déjà de s’opposer conjointement à la réforme des retraites. Portée par le ministre du Travail Éric Woerth, elle consistait à allonger l’âge légal de départ de 60 à 62 ans.

« On peut faire mieux » qu’en 1995

Mais les syndicats ont surtout l’année 1995 dans le rétro. Cette année-là, 2 millions de Français étaient descendus dans les rues pour protester contre le plan Juppé sur les retraites et la Sécurité sociale. La mobilisation avait paralysé le pays pendant près d’un mois.

« C’est une bonne référence », a jugé Philippe Martinez sur BFMTV, sans oublier de mettre la pression: « On peut faire mieux qu’en 1995, parce qu’il y a du ras-le-bol ».

Jeudi, la CGT mise sur la présence de plus d’un million de personnes dans les rues. Pour avancer ce chiffre, Philippe Martinez a expliqué se fier au « nombre de cars commandés pour aller aux manifestations », aux « préavis de grève qui sont déposés depuis longtemps » dans les services publics et les transports, et aux nombreux salariés « qui nous appellent pour nous demander comment on fait grève ».

Ce sera « une très forte mobilisation » a reconnu le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui s’attend à voir « du monde dans la rue ».

L’exécutif attend de voir l’ampleur de la mobilisation

En face, le camp présidentiel se mobilise, en cherchant notamment à faire de la pédagogie autour de la réforme. Une stratégie pour laquelle son allié François Bayrou a de nouveau plaidé ce week-end sur BFMTV.

En ce sens, la majorité s’organise. Ainsi, pouvait-on apercevoir la députée du Nord Violette Spillebout distribuer des tracts ce week-end et échanger avec des habitants de sa circonscription, dans un reportage diffusé sur BFMTV.

Pour le gouvernement, il s’agit également « de ne pas exciter, de ne pas ajouter de l’huile sur le feu », analyse Matthieu Croissandeau sur BFMTV. L’exécutif, pour l’instant, « fait profil bas », et « attend de voir l’ampleur de la mobilisation », estime notre éditorialiste politique.

« Paris risqué »

Selon le politologue Stéphane Rozès, interrogé sur BFMTV, le gouvernement fait un « pari »: celui, « qu’au fond, les Français sont trop inquiets par des questions du quotidien », ce « qui empêcherait des mouvements de se constituer ». S' »il a en partie raison », selon Stéphane Rozès, ce dernier juge néanmoins le « pari risqué ».

« Depuis les gilets jaunes, on sait que tout est instable. Le mouvement des retraites ne va pas arrêter le pays, mais ça peut servir de cristallisation à des inquiétudes multiples », explique-t-il.

Et celles-ci ne manquent pas, comme en attestent les différents mouvements sociaux qui ont animé le pays ces derniers mois.

Avec Bfmtv

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