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AccueilGUINEEÉdito/Référendum en Guinée : Redécouvrir le pays réel, réparer des décennies d’oubli.

Édito/Référendum en Guinée : Redécouvrir le pays réel, réparer des décennies d’oubli.

À l’approche du référendum prévu pour le 21 septembre prochain, la Guinée vit une campagne inédite. Pour une fois, aucune localité n’est mise de côté. Du centre aux confins les plus reculés, jusqu’aux campements oubliés depuis des décennies, le gouvernement de la transition semble décidé à ne laisser personne en marge. Une première dans l’histoire récente du pays.

Ce qui frappe, au-delà de la dynamique politique, c’est la redécouverte de la Guinée profonde. Celle que l’on n’évoque jamais dans les débats à Conakry. Celle que les statistiques nationales ignorent. Des hameaux entiers où les populations vivent sans eau potable, sans routes, sans électricité, sans centre de santé. Où des enfants grandissent sans avoir jamais vu une école – même en banco, même sans toit.

Cette campagne référendaire agit donc, volontairement ou non, comme un miroir douloureux de notre passé collectif. Elle révèle à quel point une large partie du peuple guinéen a été oubliée par l’État. Depuis l’indépendance, ces communautés rurales sont restées invisibles. Ce sont pourtant elles qui cultivent nos terres, gardent vivantes nos traditions, et portent l’espoir silencieux d’un avenir meilleur.

Le référendum du 21 septembre ne peut pas être un simple exercice électoral. Il doit marquer un tournant. Il doit être le point de départ d’un contrat social nouveau entre la Guinée officielle et la Guinée oubliée. Si l’on prend aujourd’hui le soin d’aller à la rencontre de chaque village, de chaque famille, il faut que cela continue après les urnes. Il faut que cela se traduise par des actions concrètes : des routes praticables, des écoles dignes, des forages, des centres de santé, une vraie présence de l’État.

Les populations rurales n’attendent pas des promesses. Elles attendent qu’on leur rende enfin ce qui leur est dû : la dignité, la justice sociale, et l’égalité d’accès au développement. Le peuple ne réclame pas des faveurs, il exige simplement d’être traité avec respect, au même titre que tous les citoyens.

Que le 21 septembre soit plus qu’un vote. Qu’il devienne une date symbolique, celle où la Guinée a commencé à se réconcilier avec elle-même. À condition, bien sûr, que la volonté de changement soit sincère, durable, et inclusive.

Gilbert Yoma Neyo Tinguiano journaliste Kalenews. org

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