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Drame du stade de N’Zérékoré : neuf mois après, les familles des victimes toujours dans l’attente de la justice

Neuf mois après la tragédie du stade du 03 Avril de N’Zérékoré, survenue le 1er décembre 2024 lors de la finale du tournoi doté du trophée Général Mamadi Doumbouya, les familles des victimes attendent toujours que la justice se saisisse réellement du dossier.

Me Théodore Michel Loua, avocat au barreau de Guinée, a dénoncé l’inaction de la justice malgré les démarches légales entreprises par le collectif des avocats de la partie civile et la coordination régionale des ONG de défense des droits humains.

« La première plainte déposée au parquet est restée sans réponse. Nous avons alors saisi le parquet général, mais sans succès aussi» explique Me Loua avant d’ajouter « Nous avons déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du cabinet d’instruction du TPI, qui a fixé une caution que nous avons payé. Normalement, une fois la caution versée, le dossier doit être transmis au procureur de la République pour ses réquisitions. Mais jusqu’à présent, aucune information officielle n’a été communiquée ni à nous les avocats, ni au collectif des défenseurs des victimes ».

Malgré ces blocages, l’avocat se dit déterminé de poursuivre l’affaire jusqu’au bout. « Quel que soit le temps que cela prendra, le droit sera dit. Les hommes passent, mais le droit demeure. La justice, on peut la piétiner, mais elle finit toujours par se relever pour ses victimes. Nous irons jusqu’au bout. »

Du côté des organisations de défense des droits humains, le constat est tout aussi amer. Emmanuel Fassou Sagno, coordinateur régional à N’Zérékoré, rappelle que le drame a fait selon leurs enquêtes plus de 145 morts, de nombreux blessés et des disparus. « Jusqu’à présent, des familles continuent de pleurer parce qu’elles n’ont pas retrouvé leurs proches. Malgré la gravité de la situation, les autorités avancent à pas de caméléon dans la procédure », regrette-t-il.

Pour lui, le parquet devait déjà donner une suite claire à la plainte déposée. « Après plus de trois mois, le procureur devait statuer. Soit classer la plainte sans suite, soit la juger recevable et la transmettre à un juge d’instruction. Mais rien n’a été fait », s’indigne le défenseur des droits humains.

Deux bilans contradictoires

L’État, à l’issue de ses enquêtes, avait annoncé un bilan officiel de 56 morts et plusieurs blessés. Mais les ONG locales parlent de plus de 140 morts, sans compter les disparus et des dizaines de blessés.

Pour les familles endeuillées, ce silence de la justice ne fait qu’aggraver leur douleur. Elles disent attendre que l’étape de l’instruction s’ouvre afin que victimes et présumés responsables puissent être entendus.

Neuf mois après le drame, le dossier reste au point mort. Les regards se tournent désormais vers la reprise des activités judiciaires, dans l’espoir que ce processus longtemps retardé connaisse enfin un début de traitement.

N’Zérékoré Gilbert Yoma Neyo Tinguiano correspondant régional Kalenews. org

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