Je ne vise pas forcément l’orbite, mais ceux qui gravitent autour. Mon message s’adresse à ces jeunes cadres, natifs de Kankan, aujourd’hui portés au sommet par les rouages du pouvoir et investis de hautes responsabilités.
Après avoir passé tant de temps au chevet du Président de la République, si vous ignorez encore les cris de détresse de votre propre terre, permettez-moi de vous les exposer ici. Dans un langage direct et sincère, voici les urgences silencieuses de Nabaya.
Les trois piliers sont :
- L’industrialisation et l’emploi des jeunes :
Il est impératif de relancer nos outils de production locale pour offrir un meilleur avenir à notre jeunesse. La renaissance de la briqueterie et de l’usine de jus de fruits ne sont pas des options, mais des nécessités pour créer des emplois durables.
Votre rôle, en tant que serviteurs ou conseillers du Président Mamadi Doumbouya, est d’orienter sa vision vers ces leviers de croissance économique.
- L’électrification de Nabaya pour de bon : Sortir des ténèbres
En 2025, vivre dans l’obscurité est une tragédie surout pour la deuxième capitale du pays. Alors que N’zérékoré, Mamou et d’autres grandes villes voient leurs nuits s’illuminer, Kankan reste paralysée.
L’absence d’électricité tue nos ambitions et asphyxie l’économie locale. Notre ville mérite, elle aussi, une fourniture énergétique 24h/24.
- L’accès à l’eau potable : Une question de survie
Nos robinets sont à sec et nos infrastructures épuisées. L’eau potable est le socle de la santé publique et le premier rempart contre les maladies hydriques.
La situation actuelle de la SEG à Kankan est indigne des besoins vitaux de nos populations.
Une opportunité manquée, un défi à relever par le Président de la République, Gl. Mamadi Doumbouya.
Depuis 2021, certains cadres auraient pu placer l’un de ces projets vitaux au cœur des priorités présidentielles. Si cela avait été fait, Nabaya brillerait aujourd’hui de mille feux et ses usines, symboles de notre potentiel, seraient en pleine effervescence.
Pourtant, nous constatons avec amertume que certains préfèrent mener des « guerres médiatiques » sur les réseaux sociaux pour gagner des galons auprès du Chef de l’Etat, plutôt que de porter les dossiers de développement de leur ville.
Pour transformer Kankan, je propose des investissements pragmatiques dans le cadre de la relance des ces usines de production au Gouvernement :
1- Usine de jus de fruits au quartier Kankan-Koura : Entre 5 et 6,5 millions USD pour une unité automatisée (3 000 à 5 000 bouteilles/h).
2- Briqueterie semi-automatique à Senkefara : Entre 3 et 4,7 millions USD (15 000 à 40 000 briques/jour).
- Impact social : Un fonds global entre 25 et 30 millions USD permettrait non seulement de relancer ces usines, mais aussi de couvrir la logistique et les RH, créant ainsi plus de 1 000 emplois directs.
Excellence Monsieur le Président,
Le « OUI » massif de Kankan lors du dernier référendum (95 % d’adhésion) n’est pas qu’un simple calcul politique. C’est un acte de foi, un espoir immense placé en vous.
Ce vote n’était pas le trophée des mobilisations sur le terrain ; c’est l’expression réelle de l’amour sincère que la jeunesse de Kankan porte à son fils biologique.
Vous avez su respecter cette jeunesse avant même d’être à la tête de l’État, et elle vous l’a rendu.
Aujourd’hui, cet élan de confiance doit se traduire par des actes concrets. Comme le dit le proverbe : « San bâ koulou bê hé akoun némina » (Quand la foudre éclate, chacun protège sa tête).
Ma préoccupation est celle de tout un peuple : voir ma ville natale bénéficier enfin de la lumière, de l’eau et du travail.
Kankan ne demande pas l’impossible, elle réclame son dû. On souhaite ardemment vivre ce bonheur incroyable maintenant, car on a trop patienter et on compte sur vous Monsieur le Président.
Dr. Karamo Kaba
Écrivain – Spécialiste en santé publique, MBA en Gestion Pharma Biotech, Enseignant chercheur.
Tatakaba66@gmail.com


