Dans le cadre de la coopération bilatérale entre la République de Guinée et la République du Sénégal, un Protocole d’Accord dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture a été signé à Conakry, à l’issue de la 6ème Grande Commission Mixte de Coopération, les 22 et 23 mai 2025.
Cet accord stratégique traduit la volonté commune des deux États de renforcer leur collaboration en matière de gestion durable et concertée des ressources halieutiques et de développement de l’aquaculture, dans un esprit d’intégration régionale, de durabilité environnementale et de progrès socio-économique partagé.
Pour donner corps à cette coopération Sud-Sud, Madame Fatima Camara, Ministre de la Pêche et de l’Économie maritime, accompagnée de plusieurs cadres de son département, a effectué une mission technique à Dakar. Cette mission a permis de finaliser les protocoles d’application, suivie de la signature officielle du protocole avec son homologue sénégalaise en charge de la pêche.
Le Protocole d’Accord porte sur des thématiques majeures, notamment :
• L’exploitation, la gestion et la conservation des ressources halieutiques ;
• Le développement de l’aquaculture et la promotion des échanges technologiques ;
• La surveillance des pêches et la sécurité en mer ;
• La recherche halieutique et la coopération scientifique ;
• La transformation, la qualité sanitaire et la commercialisation des produits de la pêche et de l’aquaculture.
Madame la Ministre Fatima Camara a souligné que cet accord historique marque un tournant dans les relations bilatérales entre Conakry et Dakar. Il reflète également une volonté politique forte de part et d’autre de créer un partenariat robuste, moderne et durable, en phase avec la vision d’une Afrique unie, solidaire, maîtresse de ses ressources et tournée vers une coopération sous-régionale efficace.

De son côté, la Ministre sénégalaise de la Pêche a exprimé un véritable soulagement, saluant une avancée majeure pour le bien-être des acteurs de la pêche au Sénégal comme en Guinée. Selon elle, cette coopération stratégique va renforcer les échanges d’expertise entre les cadres des deux pays et faciliter le commerce international des produits halieutiques.

Cet accord constitue une étape majeure, illustrant l’engagement continu du ministère guinéen de la pêche, sous le leadership de Madame Fatima Camara, en faveur de la coopération sous-régionale, du rayonnement du secteur halieutique et de l’exploitation durable de nos ressources marines.
Points saillants du Protocole d’application de l’Accord en matière de pêche et d’aquaculture entre le Gouvernement de la République de Guinée et le Gouvernement de la République du Sénégal, signé à Conakry le 23 mai 2025
Madame la Ministre,
Je voudrais me réjouir, Le protocole d’application de l’Accord en matière de pêche et d’aquaculture entre le Gouvernement de la République de Guinée et le Gouvernement de la République du Sénégal, signé à Conakry le 23 mai 2025, a été préparé en moins de deux mois par les cadres de deux pays, en concertation avec les professionnels.
Plusieurs domaines sont couverts par le protocole :
- En matière de pêche maritime,
- le cadre de coopération a été formalisé obligeant les navires de pêche artisanale sénégalais à débarquer 40% des captures en faveur des populations guinéennes. Ainsi, sur la base du taux moyen de débarquement annuel par navire de pêche artisanal, 13 441 tonnes supplémentaires de produits halieutiques seront mis dans le marché ;
- les thoniers battant pavillon guinéen ont droit d’accès aux ressources halieutiques de la ZEE sénégalaise en contrepartie du paiement de redevances.
- En contrepartie, le Sénégal peut aussi aligner ses thoniers dans la ZEE guinéenne. Aussi, il est prévu d’accorder l’accès à quelques crevettiers aux Sénégalais. Le protocole d’application propose également des redevances qui renforce notre coopération.
- En matière de pêche continentale, les dispositions essentielles s’inscrivent dans le cadre de la mise en place d’un cadre de coopération réaliste et dans le respect de la législation respective de deux Etats ;
- En matière d’aquaculture, le protocole d’application prévoit que les opérateurs régulièrement installés dans l’un des États et désirant pratiquer l’Aquaculture dans les eaux relevant de la juridiction de cet État peuvent exercer leurs activités conformément à la réglementation en vigueur dans chaque État.
- Dans le domaine du contrôle sanitaire, le protocole d’application prévoit le renforcement de la coopération entre l’Office National de Contrôle Sanitaire des Produits de la Pêche et de l’Aquaculture (ONSPA), Autorité compétente en matière d’inspection et de contrôle sanitaire des produits de la Pêche et de l’Aquaculture de la République de Guinée et la Direction des Industries de Transformation de la Pêche (DITP), Autorité compétente en matière de contrôle officiel sanitaire des produits de la pêche de la République du Sénégal. Il s’agit notamment du renforcement de la coopération scientifique entre ces différentes institutions nationales, le contrôle sanitaire des produits de pêche débarqués au Sénégal par les navires battant pavillon guinéen et/ou destinés à l’exportation vers l’UE et vice-versa. Cette collaboration permettra de mieux préserver la santé des consommateurs, de lutter contre la concurrence déloyale et favoriser la traçabilité et les exportations des produits halieutiques dans des conditions optimales ;
- . Outre ces domaines spécifiques, le protocole d’application aborde des questions liées à la coopération en matière de recherche, de formation, de suivi, contrôle et surveillance et d’échanges d’informations entre les parties. Il s’agit de différentes propositions à défendre. Ainsi, les institutions de formation de deux pays pourront accueillir les ressortissants de deux Etats suivant les spécialités et les compétences de chacun.
Il s’agit là d’une première entre nos deux pays, d’une portée historique. Cet accord vient renforcer des liens d’amitié millénaires fondés sur les relations établies pendant l’existence des grands empires africains, qui ont perduré malgré la colonisation et se sont maintenues après les indépendances.
Ce protocole, à n’en point douter, est le résultat d’une vision commune, d’une Afrique et des Africains de plus en plus soucieux de renforcer la coopération sud-sud. Il est en parfaite adéquation avec la vision



Fait à Conakry, le 18 juillet 2025