L’annonce des poursuites judiciaires contre l’ancien président guinéen Alpha Condé et des anciens dignitaires a suscité des réactions au sein de l’opinion nationale. En cause, des personnalités décédées figurent parmi la liste de 188 personnes publiée par le ministre de la Justice.
Si dans l’opinion beaucoup d’observateurs s’interrogent sur la décision de poursuivre les cadres décédés, le garde des Sceaux Alphonse Charles Wright apporte des éclaircissements : « Lorsqu’on retrouve au niveau d’une personne décédée par exemple, un montant de 50 milliards de francs guinéens, et que cette personne a géré une parcelle de (pouvoir de) l’Etat, à priori, nous ne disons pas que cet argent a été détourné ou qu’il provient de la corruption, détournement de deniers publics, il faut quand même mener des enquêtes en posant une seule question : est-ce que le revenu de cette personne par rapport aux ressources trouvées peut se justifier ? Il revient à la personne et à ses ayants-droits de justifier afin que soit dissipé tout doute d’enrichissement illicite », précise-t-il.
Selon le ministre de la Justice, il était nécessaire d’engager des poursuites judiciaires contre ces personnalités soupçonnées des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, corruption : « Des indices concordants laissent croire que les montants qui se trouvent sur ces comptes doivent être justifiés par ceux qui en sont les détenteurs. Ces comptes-là de facto seront considérés comme des comptes contenant des fonds détournés. Par voie de conséquence, la justice prendra sa responsabilité conformément au code de procédure pénale. L’agent judiciaire de l’État prendra la responsabilité au nom de l’État pour que ces comptes soient reversés au trésor public », a-t-il prévenu.
Mohamed Lamine Souaré
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