A Boké dans la sous-préfecture de Bintimodia, le projet de rénovation et d’extension du centre de santé de Kankakö entrepris par le ministère de la santé connaît un blocus. L’infrastructure est inachevée et abandonnée en plein chantier par l’entrepreneur et ses ouvriers sans aucune explication depuis 2019 alors que le délai d’exécution était prévu pour 4 mois. C’est dans cet état que les infirmiers reçoivent les malades. Depuis cette date, plusieurs démarches sont menées auprès des autorités locales et de l’inspection régionale de la santé sans succès. Les citoyens de la localité s’inquiètent et appellent l’État et les bonnes volontés de les aider.
Le projet de construction du centre de santé du district de Kankakö dans la commune de Bintimodia est déjà mis à l’abandon par les ouvriers et leur entrepreneur depuis 2019 alors qu’il était initialement prévu de faire la rénovation et l’extension en quatre mois de travaux. Visiblement la toiture est faite mais le bâtiment demande la finition générale. Par manque de moyens et de place, c’est dans cet état que le chef de centre Fassou Alexis Loua et ses agents reçoivent les patients et les femmes enceintes « ils sont venus ici le 26 juin 2019 pour commencer les travaux. Quand on leurs a demandé, ils nous ont dit que c’est le ministère de la santé, après le président de district nous a donné un local pour continuer à soigner les malades, il était prévu de faire la rénovation et l’extension pour 4 mois, mais c’est à l’approche de la fête de ramadan qu’ils sont partis soit disant pour célébrer en famille. Mais depuis qu’ils sont partis, ils ne sont plus revenus, c’est ainsi qu’on n’est revenu dans le poste de santé pour s’installer, on a fait plusieurs démarches auprès de la direction régionale de la santé mais jusqu’à présent nous n’avons vu aucune réaction» regrette-t-il.
Mariam Camara citoyenne du secteur Kankakö 2 du district central de Kankakö informe que c’est grâce à la contribution des habitants de la localité que les portes et fenêtres ont été fixées « au départ nous étions vraiment contents pour le démarrage des travaux parce qu’ils étaient venus pour nous aider, mais c’est à notre surprise que nous avons vu les travaux arrêter et abandonner, cela nous a inquiété c’est pourquoi finalement nous avons décidé de faire une contribution, c’est dans ça on a pu trouver les portes et antivols que vous voyez » a-t-elle dit.
Elle précise par la suite que la population a aussi fait plusieurs démarches auprès des autorités actuelles sans aucun succès avant de solliciter l’assistance de l’Etat et des bonnes volontés.
« Nos moyens sont limités nous avons fait venir le nouveau sous-préfet et le directeur régional de la santé sous cette transition du colonel Mamadi Doumbouya pour nous aider mais depuis qu’ils sont partis c’est toujours le silence, nous demandons vraiment l’Etat et toutes les bonnes volontés de nous aider à achever notre poste de santé » lance-t-elle.
Par ailleurs le poste de santé de Kankakö n’a qu’un seul titulaire et trois stagiaires avec des difficultés liées au manque d’eau et d’électricité pour la conserve des produits pharmaceutiques. A cela s’ajoute l’absence d’un moyen de déplacement pour l’évacuation des cas d’urgences notamment la complication chez les femmes enceintes vers d’autres structures sanitaires de la préfecture précise le chef de centre.
Les villageois sont dans une situation de cacophonie totale depuis l’arrêt des travaux sans aucune explication. Certains parlent d’un cas de détournement par la commune rurale, d’autres accusent l’entreprise Kady Construction et son entrepreneur du nom de Fadiga, d’être à la base de ce fait.
Hassatou Lamarana Bah
