Quelques jours après l’ouverture du procès des tueries du 28 septembre 2009, Bogola Haba, membre d’alors des Nouvelles forces démocratiques (NFD) fait de nouvelles révélations sur cet événement sanglant de l’histoire politique récente de la Guinée. A en croire le président du Front national pour la défense de la transition (FNDT), cette manifestation contre la junte d’alors a été minutieusement préparée sur le plan national et international.
Treize ans après, Bogola Haba se souvient encore des préparatifs de ladite manifestation sanglante : «Nous avons fait une demande expresse. Que ceux qui ont organisé ces événements, qui ont planifié de A à Z jusqu’au 27 septembre 2009, nous devons remonter l’histoire pour savoir les causes de ces événements. J’étais aux États-Unis ce jour là, monsieur Alpha Condé était aussi là-bas, il a prié à la mosquée Bronce le 27 septembre . Il y avait d’autres qui étaient à Paris, d’autres aussi à Dakar, évidemment d’autres sont rentrés ici le 27 septembre. Donc, c’est quelque chose qui a été préparée sur le plan international et local. Il est important que nous puissions ouvrir des témoignages sur ces événements avant le 28, après 28 septembre et jusqu’au 3 décembre 2009», fait savoir d’entrée l’ancien porte parole de l’ANAD.
Par ailleurs, Bogola Haba indique que la plupart des leaders politiques étaient conscients du risque qu’ils en couraient en organisant la manifestation du 28 septembre 2009 : « Tout le monde connaît l’histoire du parti par rapport à l’événement. Nous avons bien dit que vu la tension qui était en vue. Vu les communications qui sont passées à Paris. François Louceny Fall, il y était, Mouctar Diallo, il est parti, d’autres sont partis. Tout le monde savait qu’il y a une tension palpable surtout autour de la manifestation du 28 septembre, que l’événement du 28 septembre que c’est un événement à haut risque. Ce qui se passait dans les différentes discussions qu’on avait, c’est que tout le monde s’attendait à ce que ce jour-là, Dadis quitte le pouvoir et Alpha a dit à Bronce. Il a dit que les jours des militaires sont comptés. Nous avons demandé à ce que les leaders reportent leur manifestation et donc, cela n’a pas été fait », affirme-t-il.
Sans passer le dos de la cuillère, le président du FNDT estime que les leaders politiques d’alors ont failli à leur responsabilité : « Aucun leader n’a pris sa responsabilité. Ce que nous savions, c’est que les organisateurs de ces événements s’attendaient évidemment à ce qu’il ait un bras de fer. Et là, nous l’avons constaté ce jour-là. Le stade était hermétiquement fermé, ce stade a été ouvert, il faut qu’on sache qui a ouvert le stade. Il faut qu‘on sache également pourquoi le choix du 28 septembre qui est une date historique», a-t-il rappelé chez nos confrères de la radio Espace.
Mohamed Lamine Souaré
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