Le collectif chargé de la défense du journaliste Habib Marouane Camara, enlevé dans la soirée d’hier par des gendarmes selon des témoignages, a tenu une conférence de presse ce mercredi devant le tribunal de première instance de Dixinn. Maitre Salif Béavogui devant ce collectif a exprimé son inquiétude sur l’état de son client et de sa famille.
Cet avocat a fait savoir que le procureur du ressort ignore tout ce qui s’est passé. Il a également dénoncé l’arrestation arbitraire de son client avoir plusieurs menaces par voie téléphonique.
« Je suis très inquiet, doublement inquiet d’ailleurs. Non seulement du sort de notre client Habib Marouane, journaliste de son état, mais aussi de celui de son épouse qui est en état de famille. Avec ce choque-là, il faut craindre», explique Me Salif BEAVOGUI.
« Nous estimons, nous collectif d’avocats, que Habib Marouane, journaliste de son état, est victime d’arrestation arbitraire. Et comme tel, nous craignons pour sa sécurité. Et le collectif exige sa remise immédiate en liberté, dès lors que les délais comme prescrits par la loi n’ont pas été respectés. En somme, c’est le cri de cœur que nous exprimons. Et ce cri de cœur est partagé par son épouse, et tous les défenseurs des droits de l’homme. Dans un État de droit, la justice doit rester à la loi. Si on lui reproche la commission d’une quelconque infraction, je pense que les services d’enquêtes compétents sont là. Qu’on le présente au procureur de son ressort et qu’on en débat. Mais on ne peut pas l’enlever comme ça et le tenir dans un lieu secret. Ça, c’est valable pour tous les Guinéens. Aucun Guinéen ne doit subir ce sort, nous sommes quand-même encerclés par des lois nationales et internationales. On ne peut pas comprendre qu’à chaque instant, pendant qu’on pense que les choses avancent, on recule. Aujourd’hui je suis meurtri dans l’âme et je demande à madame de prendre courage, et que dans les heures ou les minutes qui vont suivent, son mari pourrait être remis en liberté».
Olladi IBRAHIMA