Six mois après la prise du pouvoir par le CRND, la classe politique réclame l’instauration d’un cadre de dialogue avec les autorités de la transition sans succès. Des acteurs politiques à l’image d’Aboubacar Soumah estiment que sans un véritable cadre de dialogue entre les forces vives de la nation, le CNRD ne fera que tourner en rond.
« Nous avons demandé à ce qu’il y ait un cadre de dialogue car dans ce cadre de dialogue là ensemble nous allons discuter quelle constitution pour la Guinée, le chronogramme pour la transition, quel doit être la durée de la transition, quel doit être le contenu du code électoral, quel nature de fiche électoral voulons nous etc. » explique le président du parti GDE.
Déplorant le fait que les émissaires de la conjointe ONU-CEDEAO en visite à Conakry ont été empêchés de rencontrer les classe politiques, Aboubacar Soumah, indique : « Le CRND avait intérêt à ce que cette délégation onusienne rencontre la classe politique. Peut-être qu’on aurait pu dire certaines choses au cours de cette rencontre qui allaient faciliter les difficultés de la transition. Malheureusement, ils ne comprennent pas. Je crois qu’il y a un problème ».
Quant à la visite des membres du CNT à l’intérieur du pays pour des séries de consultations après des citoyens à la base, le président du GDE qualifie l’initiative du président de la transition d’une perte de temps.
« Ce que je sais de cette visite des membres du CNT à l’intérieur du pays, ils ne viendront à Conakry avec aucun émanant des citoyens guinéens. Ça c’est réel. Ils viendront dire plutôt ce que leurs commanditaires veulent entendre c’est ça la vérité. Et on n’a pas besoin de ça maintenant car ça n’a aucun sens. C’est une perte de temps, une perte d’énergie et une perte de moyen financier. Qui est-ce qu’ils vont consulter ? Les gens qu’ils vont consulter vont leur dire quoi ? » s’interroge-t-il.
Parlant de la lenteur de la transition, l’ancien allié d’Alpha Condé, recommande au colonel Mamadi Doumbouya de s’inspirer de son homologue du Burkina Faso. « Au Burkina à quelques semaines du coup d’Etat, ils ont leur chronogramme, la durée de la transition, une charte de la transition. Le CNT du Burkina a été consensuellement composé et la majorité des membres de ce CNT est presque politique. C’est de cela qu’il s’agit. Mais en Guinée le CNT est essentiellement composé par le CNRD et ses appendices. Cela nous amène à penser que le CNRD autre agenda qu’il voudrait dérouler après qu’il ait fini de détruire la classe politique actuelle. Il faudrait que la classe mette ses égos de côté pour qu’on se donne la main afin de sortir de notre pays dans cette situation dangereuse ».
Mohamed Barry