Sénégal: à Dakar, le Pastef organise un meeting géant pour remobiliser ses militants

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Contraint de prendre des mesures délicates pour redresser une économie mal en point et confronté à des rumeurs de division au plus haut sommet de l’État, le parti au pouvoir a organisé un grand meeting, ce samedi 7 novembre. Devant une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes, le Premier ministre Ousmane Sonko en a profité pour s’en prendre de nouveau à l’ancien président Macky Sall et à son parti jugés responsables de la dette cachée découverte l’an dernier dans le pays.

Des foules de militants aux couleurs rouge et vert massées sur le parking du stade Léopold-Sédar-Senghor de Dakar : dans la soirée de ce samedi 8 novembre, plusieurs dizaines de milliers de militants du parti au pouvoir au Sénégal se sont rassemblés pour assister à un meeting géant du Premier ministre Ousmane Sonko.

Alors que certains sont venus tôt et d’autres de très loin, tous ont décidé de se retrouver pour réaffirmer leur soutien au Pastef, 18 mois après son arrivée au pouvoir à la faveur de l’élection présidentielle du 24 mars 2024. « Parce que beaucoup de gens disent que la jeunesse a délaissé ce parti, nous avons pris la décision de rassembler à nouveau tous les patriotes pour en montrer la force et prouver que ce n’est pas vrai », explique ainsi Cheikh Diop, un militant ravi de cette démonstration de force.

Dans son discours, Ousmane Sonko a tenu, lui, à prévenir ses fidèles : en raison de la dette cachée découverte l’an dernier et de la situation financière critique du pays, tous les Sénégalais vont devoir faire des efforts, a-t-il dit, réaffirmant aussi sa volonté de poursuivre pour haute trahison l’ancien président Macky Sall qu’il juge responsable de cet état de fait et visant plus globalement son parti, l’Alliance pour la République (APR).

Montrer la popularité du Pastef malgré les rumeurs de divisions

« Tous nos maux, aujourd’hui, viennent de l’APR, de son président et du régime passé. C’est une formation qui n’a plus droit de cité et qui doit même être dissoute car il s’agit d’un parti criminel », a notamment déclaré le Premier ministre avant de poursuivre : « On devrait signer un décret pour dissoudre ce parti, pour ne pas que ses membres se mettent à parler à longueur de journée après tout le mal qu’ils ont fait aux Sénégalais ! ».

Pour le chef de file du Pastef, l’objectif est évidemment de remobiliser ses troupes après l’annonce de mesures délicates pour redresser une économie sénégalaise très mal en point, mais aussi de montrer que la force et la popularité de son parti restent intactes dans un contexte de rumeurs de divisions au plus haut sommet de l’État entre lui et le président Bassirou Diomaye Faye.

« Ce sont les oiseaux de mauvais augure qui affirment cela car en pratique, nous, nous ne voyons aucun problème entre Ousmane Sonko et le chef de l’État. Jamais. Ils ont toujours été ensemble et sont de véritables amis », balaie pour sa part Amaya Ndour, l’un de ses partisans, alors que le Premier ministre a annoncé – sans le nommer – le limogeage du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Abdourahmane Diouf, qui est, selon lui, à l’origine de ces rumeurs de tension au sein de l’exécutif.

Avec RFI

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