S’exprimant sur les décisions prises par la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre la Guinée à l’occasion du 66è sommet ordinaire tenu à Abuja, Marc Yombouno, l’ancien ministre du commerce sous l’ère d’Alpha Condé a estimé que cette organisation des Pays de l’Afrique réagit avec prudence pour ne pas perdre d’autres Pays après le départ du Mali, le Niger et le Burkina. «La CEDEAO a pris trois décisions sur la Guinée. La première décision, c’est d’inviter les autorités à continuer à fournir des efforts pour le retour à l’ordre constitutionnel. C’est-à-dire une forme non contraignante. Deuxièmement, la CEDEAO demande à tous les partenaires techniques et financiers de la Guinée, de mobiliser des fonds pour accompagner le retour à l’ordre constitutionnel, le financement du chronogramme. Est-ce que la CEDEAO a dit ça après la mise en place de ce chronogramme ? Pourquoi attendre trois ans pour inviter les partenaires ? Alors que c’est l’État, selon la CEDEAO, qui s’était engagé. Troisième décision, ils vont envoyer une mission en Guinée pour rencontrer le gouvernement et les acteurs socio-politiques. Est-ce qu’ils vont le faire ? Il y a eu combien de missions de la CEDEAO à Conakry ? Les acteurs socio-politiques n’ont pas été rencontrés. Mais qu’à cela ne tienne, la CEDEAO est confrontée à plusieurs problèmes. Le Mali, le Niger et le Burkina ont quitté. Ils ont peur qu’un autre pays s’ajoute», a évoqué Marc Yombouno avant de marteler: «Mais la CEDEAO, pour le cas de la Guinée, la CEDEAO est en déphasage par rapport au point de vue et à la vision du peuple. Ce que le peuple veut en Guinée, la CEDEAO ne veut pas ça. Mais c’est sans oublier la maturité politique de la Guinée, du citoyen Guinéen. Nous sommes souverains. Rien ne peut effrayer le peuple de Guinée», a-t-il dit.
Naby Moussa
