A Bintimodia, une sous-préfecture relevant de la préfecture de Boké, les citoyens utilisent les ponts traditionnels en bois. Les localités de Nereboungnie et Katongoron qui se trouvent sur l’autre côté de la rive du Rio Capacheze éprouvent des difficultés pour y traverser. Alors que ces villages situés dans le littoral produisent d’importantes quantités de produits locaux, leur accès au centre de Bintimodia et d’autres localités de la région pose problème.
Ce pont de fortune a déjà occasionné la mort de plusieurs personnes à cause de la défectuosité de ses structures en bois. Les citoyens tirent la sonnette d’alarme et appellent l’État à leur venir en aide.
C’est une dizaine de villages installés au bord du littoral qui vit derrière cette rive. Avec pour principales activités l’agriculture, la pêche et la production d’huile de palme, ces localités éprouvent d’énormes difficultés de mobilité.
Nency Sidibé, habitante du village explique « nous faisons plusieurs activités derrières la rive, mais souvent la mer enregistre des cas de morts par noyade, il y a eu beaucoup de morts qu’on ne retient même plus combien de fois les gens ont été emportés par le fleuve, nous avons tous nos champs derrière le pont, on a beaucoup souffert et nous continuons de souffrir » s’exprime-t-elle.
Des villages de Katongoron et de Nereboungnie sont de véritables sources de ravitaillement de la sous-préfecture de Bintimodia et de la préfecture de Boké en produits locaux comme le riz, l’huile de palme et le poisson lors des marchés hebdomadaires. Mais malheureusement ce pont traditionnel en bois reste l’unique obstacle pour les commerçants, pour les femmes qui fréquentent ces différents marchés en témoigne Mari Jeanne « on ne peut pas fréquenter ces villages dans lesquels nous achetons les produits locaux pendant la saison hivernale, il y a des moments le pont se coupe et souvent le fleuve engloutit quelques personnes parmi nous pendant la traversée, c’est pourquoi nous avons des inquiétudes pour la situation de ce pont en bois, ça nous cause assez de dégâts, nous demandons aujourd’hui à l’Etat de nous aider à avoir un pont moderne ici, c’est le seul souhait que nous demandons à Mamadi Doumbouya » a-t-elle émis.
L’accès dans ces villages du littoral se fait seulement à pied et difficilement par moto. Jamais l’accès n’est facile pour des véhicules selon les citoyens. Cheikh Souleymane rappelle que leurs parents ont fait assez de sacrifices pour sortir de ce calvaire « nous souffrons, depuis au temps de Sékou Touré, nous sommes obligés de descendre sur nos motos pour pouvoir traverser le pont en bois, nos parents ont fait beaucoup de sacrifices pour qu’on puisse avoir le pont ici, même au temps du président Dadis nous avons pris général Mamadouba Toto Camara jusqu’ici pour lui montrer cet endroit, nos parents ont toujours dirigé à ce lieu, chaque personnalité gouvernementale qui vient à Bintimodia. Il y a plusieurs villages qui sont derrières la rive et produisent beaucoup de produits locaux comme le riz, l’huile rouge et le poisson, l’Etat doit nous aider » a-t-il souhaité.
Ce pont de KAKOUBAGA dans la sous-préfecture de Bintimodia existe depuis bien avant l’indépendance de la Guinée. Les ressortissants de la localité ont fait de nombreuses démarches auprès des gouvernements qui se sont succédés pour mettre un pont moderne au bénéfice des communautés, mais en vain.
Hassatou Lamarana Bah
