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Régime de Sékou Touré : retour sur la révolte des femmes le 27 août 1977

Il y a 45 ans, une manifestation spontanée des femmes s’emparait de la capitale guinéenne. En cause, les femmes semblaient ne plus supporter la cherté de la vie et les agissements de la ‘’police économique’’. Conséquence, elles ont pris d’assaut le palais présidentiel pour exprimer leur ras-le-bol devant le président d’alors, Ahmed Sékou Touré.

Le 27 août 1977, un élément de la ‘’police économique’’ pourchasse une femme jusqu’au marché Madina, précisant à Wembley, tout en dépouillant la dame de ses biens. Selon Ibrahima Sory, jeune élève, résident au quartier Mafanco à l’époque, c’est l’acte là qui mis de l’huile sur le feu : « Cela a irrité la colère des femmes. Est né ensuite un mouvement spontané qui a pris de l’ampleur dans la capitale. Les femmes sont allées immédiatement au palais Sekhoutoureya (siège de la Présidence de la République ndlr), pour exiger la dissolution pure et simple de la ‘’police économique’’. Le président d’alors Ahmed Sékou Touré a aussitôt accédé à leur demande », raconte-t-il.

Selon notre interlocuteur, âgé aujourd’hui d’une soixantaine d’années, de 1976 à 1977, une bonne partie de la population tirait le dialogue par la queue : « A Lansanaya (banlieue de Conakry), il y avait un barrage soigneusement contrôlé par des agents de la ‘’police économique’’. Il était presqu’impossible de laisser passer pour l’intérieur du pays, des denrées de première nécessité notamment le riz, ne serait-ce qu’une petite quantité, au niveau de ce barrage. Le nom ‘’Lansanaya barrage’’ est venu de là. Même pour porter des jolis vêtements à l’époque, il fallait s’en cacher, car des agents de la ‘’police économique’’ posaient la question sur leur provenance. Entre 1976 et 1977, on ne portait que des chaussures traditionnelles », a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, notre interlocuteur fait remarquer que feu Ahmed Sékou Touré était un président qui accédait facilement à la demande du peuple : « Il disait qu’un président doit être devant le peuple, au milieu du pays et derrière le peuple », a-t-il conclu.

Mohamed Lamine Souaré

+224 627 56 46 67

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