En Guinée, si tu ne connais pas quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît le président, il faut te calmer; si tu n’es pas de la famille d’un haut commis de l’État, il faut te calmer; si tu n’es pas le frère de la copine du ministre, il faut te calmer; si tu n’es pas prêt à sacrifier à sacrifier honneur et dignité pour te transformer en crieur public chantant et priant au nom de haut commis de l’État (devenir son farba, ngawlö), il ne faut pas rêver; même pour les professions qualifiés d’honorables (magistrats et auxiliaires de justice), si tu n’es pas le fils, la fille, le neveu, la nièce, le petit-fils, la petite-fille, le frère, la sœur, etc. d’un d’entre eux, ne tente même pas.
Quand tu es un grand soutien, on te méprise, parce qu’ils considère que quelqu’un qui te soutient sans condition est un vaurien (peut-être là ils ont raison) et le jour où ils ont envie de se faire bonne conscience, on te donne un matricule volé (donc non mérité) sans poste.
Lorsque tu as des idées et des propositions lumineuses à présenter au président, le ministre en qui tu as le plus confiance t’empêche de le voir, par peur que tu lui y fasses ombrage.
Nous sommes condamnés dans un système qui célèbre la médiocrité et punit le mérite.
C’est pourquoi il est de notre devoir de ne parler et de n’agir que le bien de la patrie. C’est elle seule qui ne vous décevra point. Autrement, il y aura toujours déception et frustration. N’attendez jamais rien de quelqu’un qui ne pourra jamais rien vous apporter.
Bassamba Amine
Président du MoDeN
(Mouvement pour la Défense de la Nation)
