Je refuse de comprendre pourquoi on refuse d’engager des audits au ministère de l’Agriculture, qui, de l’avis de tous, reste le ministère ayant bénéficié de beaucoup d’argent sans résultats concrets, à l’exception de l’achat exponentiel de véhicules neufs, masqué par le slogan « Refondation verte ».
Certes, l’agriculture joue un rôle moteur dans l’économie des pays développés. Pour relancer la croissance économique, le Président de la transition a ordonné une augmentation conséquente du budget alloué à ce secteur.
En 2023, ce budget est passé dans le cadre de la campagne agricole de 600 milliards à 1 900 milliards de francs guinéens, soit la plus grande augmentation budgétaire jamais réalisée en République de Guinée. Quelle prouesse !
Mais malheureusement, ni les agriculteurs, ni les consommateurs, aucune entité n’a compris comment a été utilisée cette somme pharaonique que le gouvernement de la transition a injectée pour soutenir la production agricole nationale et soulager les consommateurs.
Pendant ce temps, certains anciens ministres croupissent en prison sous les verrous de la CRIEF. Je ne comprends pas cette attitude.
À la place du conseiller personnel du Président, je lui conseillerais d’instruire le ministre de la Justice pour engager des procédures d’audit au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Enseignement pré-universitaire le plus rapidement possible.
Il est temps de rappeler au Président de ne pas oublier sa phrase « faire le sale boulot » ; il s’agit de traiter tout le monde de la même manière face à la corruption. Il avait également déclaré il y a quelque temps : « Je n’ai ni amis, ni parents face à la corruption ».
Le ministère de l’Agriculture et ses services doivent expliquer comment l’argent du contribuable a été utilisé. Oui, nous avons vu des véhicules et de belles images de quelques artistes dans la brousse pour nous tromper. Qu’ils nous expliquent quel a été le sort du dernier projet d’accompagnement piloté par le FODA.
Oui, j’ai été victime. Je n’avais pas compris que le FODA n’existe que dans les publications sur les réseaux sociaux. C’est triste car le ministre de l’Agriculture d’alors et le président de la CNA ont tous publié ces artifices sur leurs pages pour tromper les agriculteurs. Oui, j’ai été victime de ce leurre.
Si le Général, étant un vrai légionnaire, souhaite terminer cette transition en bons termes avec les populations, il doit accepter de faire le sale boulot maintenant. Certains de ses amis doivent simplement disparaître ou se retrouver derrière les barreaux. Il a dit qu’il ferait le « Jerry », alors qu’il le fasse ; c’est maintenant ou jamais.
Cela a toujours été le cas en Guinée : l’échec du président provient de son entourage, de ses amis et de ses parents. Ils se servent de leur lien avec le président pour tordre le bras du contribuable.
Si le régime du feu Camarade Ahmed Sékou Touré a fait plus de victimes parmi les Malinkés que parmi d’autres ethnies en Guinée, c’est à cause de cette attitude. Ce sont tes amis et tes parents qui te trahissent et crachent sur tes principes. Ce que Jerry du Ghana n’a pas accepté ; il a tué son cousin pour donner un exemple aux autres. Couper les oreilles, la tête s’inquiète.
Les citoyens lambdas, loin des chambres climatisées, se posent la question : le Colonel du 5 septembre serait-il le Général d’aujourd’hui ? Car celui du 5 septembre n’avait pas froid aux yeux, il était déterminé à rompre avec quiconque pour préserver l’intérêt du peuple.
Il était engagé et résolu à faire face à la corruption et à la personnalisation de l’administration publique. Il était un lion affamé prêt à dévorer tous les criminels financiers sans état d’âme. Un éléphant en colère prêt à marcher sur tous les délinquants financiers.
L’échec fatal de l’ancien Président Pr Alpha Condé provenait du fait qu’il a toléré ses proches et amis qui prenaient l’impunité à ciel ouvert pour leur cheval de bataille, la corruption pour un acquis, la personnalisation de l’administration pour une bénédiction et l’injustice pour un allié.
Il est temps que le Général des corps d’armées se réveille ! Certains cadres très proches du Général sont en train de faire saigner l’argent du contribuable parce qu’ils estiment que le Président est leur ami.
Si les mêmes causes produisent les mêmes effets, que le Président ne soit pas étonné de perdre complètement la confiance de son peuple dans les mois à venir. Le premier ennemi d’un pouvoir militaire s’appelle « Impunité ». Comme le disait Saint Augustin : « À une loi injuste, nul n’est tenu d’obéir ».
Le peuple est perturbé dans son analyse.
Dr. Karamo Kaba
Pharmacien rétrovirologue / Écrivain-Auteur
Spécialiste en gestion des hôpitaux et services de santé.