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Problématique de la dette de l’Etat guinéen et son adossement aux actifs stratégiques : Quelle meilleure lecture financière au sujet de la soutenabilié et viabilité de l’économie, face aux enjeux et défis géopolitique des ressources minières 

L’économie Africaine en général et celle de la Guinée en particulier dépendante des ressources naturelles à plus de 80% à l’exportation des produits bruts, devrait disposer la structure économique et financière la plus solide, voire une référence dans les salons de discussions des partenaires financiers. Compte tenu, des avantages de la pluviométrie ; des terres agricoles ; des ressources minières et énergétiques et autres conditions, soutenus par les leviers budgétaires et monétaires historiques. Mais hélas, la Guinée ne dispose pas encore de réserves économiques et financières conséquentes, afin de faire face à l’application de la justice et équité des ressources minières entre toutes les générations, depuis l’indépendance à nos jours. 

En outre, comme elle ne dispose pas d’instruments économiques et financiers solides et stratégies adéquates pour un système catalyseur performant, afin de répondre aux attentes des programmes de financement de son développement, la Guinée s’ouvre à toutes les portes de coopérations bilatérales et multilatérales, souvent sous formes prêts conventionnels et autres dettes institutionnelles. Sans pour autant savoir qu’elle est l’une des économies la plus riche en matière de conservations et exploitation des Actifs et des épargnes longues dans tous les secteurs de l’économie en usant de ses forces stratégiques et naturelles.

En réfence à un article de l’AgenceEcofin publié tout récemment, la République de Guinée affiche un ratio Dette/PIB de 40,2% contre une moyenne Africaine de 58%, dont seulement 19,5% est détenu par les créanciers étrangers, principalement sous forme de prêts concessionnels. Avec le développement du projet Simandou, considéré comme l’un des plus importants au monde, le pays anticipe déjà une augmentation de ses revenus extérieurs à travers les concours financiers. 

Sans faire assez de commentaires aux yeux des spécialistes en la matière, nous voulons focaliser notre analyse sur deux (2) questions essentielles et structurelles entre autres, (1)-Comment distinguer l’économie réelle ou factuelle à celle financière ou des indicateurs de structure et de performance font leur terrain de jeu devant les experts assermentés ? (2)-Quels sont les Actifs Stratégiques sur lesquels les anciennes et nouvelles possibilités de dettes de la Guinée doivent-elles se reposer, afin de faciliter leur remboursement et faire face à tous les services de la dette, à court, moyen et longs termes ? De ces deux (2) interrogations personnelles, faisons un peu le tour des réalités de certains pays Européens et leur stock de dettes : La France quatre (4) fois plus endettée que les 54 pays du continent Africain, a une dette avoisinant plus 6 500 Milliards USD, pendant que le stock cumulé du continent est de 1 157 Milliard USD; L’Angleterre, 3 fois plus endettée que toute l’Afrique, a une dette de 3 240 Milliards USD ; L’Italie 2 fois plus endettée que toute l’Afrique, a une dette cumulée de 3 192 Milliards USD ; L’Allemagne 2,5 fois plus endettée que toute l’Afrique, a une dette cumulée de 2 829 Milliards USD et L’Espagne plus endettée que les 54 pays du continent Africain, a une dette cumulée de plus de 1 751 Milliard USD.

Quelle leçon à retenir pour cette nouvelle génération, qui doit être outillée pour aller au-delà de la simple interprétation des ratios budgétaires et financiers, comme le font souvent certains prédécesseurs qui sont séduits par les chiffres tout en ignorant peut être les réalités et conséquences structurelles en face. Car, les chiffres des dettes publiques par exemple, sont souvent révélés aux yeux du grand public mais, très malheureusement, la structuration sectorielle des valeurs monétaires, économiques et financières de leurs différents Actifs Stratégiques et leurs marchés respectifs sur lesquels les dettes se reposent ne font pas souvent l’objet de publication aux yeux des observateurs des économies réelles et financières. 

Imaginons, les dettes publiques pour un seul pays Européen nettement supérieures à celles de tout un continent, le cas exceptionnel de la France, qui sollicite souvent apporter son concours économique et financier aux pays Africains, sa dette globale avoisinant à peu près 6 500 milliards USD, repose totalement sur les actifs de l’Administration publique française, dont la valeur réelle sur leurs différents marchés est de 4 400 milliards USD. Une culture pour les économies occidentales et une mésaventure totale pour celles des pays en développement. Autrement, il nous faut aussi des Actifs Stratégiques pour soutenir les services de la dette et tous les autres engagements divers.

Une économie dont le remboursement des dettes se repose, uniquement sur les impôts et taxes est non productive, non rentable, non prospère et non soutenable aux yeux de tous les spécialistes de l’économie réelle, sauf pour les académiciens de la théorie des rééchelonnements au détriment du bien-être de toutes les générations. Les autres nations occidentales (Amérique ; Europe et Asie) ont construit leurs économies sur les Actifs Stratégiques et l’Afrique, elle fait le contraire. Des exemples réussis des Actifs Stratégiques existent partout dans le monde ; essayons de reproduire en réadaptant suivant nos réalités Africaines et contexte de chaque pays, une leçon pour la Guinée. 

Les Actifs Stratégiques, constituent l’unique solution pour les différentes versions de soutenabilité de la dette à court, moyen et long terme, quelque soit le contexte géopolitique des ressources naturelles; les chiffres sont très excellents à lire et interpréter dans nos Administrations Publiques. A vue d’œil, notre économie se porte très bien et que la Guinée a même une marge de manœuvre budgétaire encore pour s’endetter auprès de ses partenaires financiers internes et externes, comme le démontre le Ratio comparatif à la moyenne Africaine qui se chiffre à 58 %. Ratio Dette/PIB= 40,2%, supposons un PIB de plus de 25 Milliards USD ; l’arithmétique des chiffres nous donne, une valeur de 10 050 Milliards USD, comme services de la dette et principal. C’est-à-dire, pour un PIB de 25 Milliards USD, une part importante de plus de 10 050 Milliards des Recettes fiscales, non fiscales, douanières ou non, et autres Revenus des Actifs Stratégiques, est allouée au remboursement des services de la dette et du principal. D’où, les problématiques de la soutenabilité de la dette publique ou viabilité devraient plus nous interpeller par rapport à la marge de marge budgétaire simple avec toutes les conséquences de rééchelonnement et de crises structurelles, sans le moindre respect de l’équité générationnelle.

Nous interpellons tous et toutes, à une analyse beaucoup plus primaire sur le sujet que secondaire, surtout pour les questions de viabilité de notre économie. De fonder les analyses sur nos capacités réelles de mobilisation des Recettes fiscales, non fiscales, douanières ou non, redevances et autres Revenus des Actifs Stratégiques indispensables, qui sont seules responsables de la souveraineté économique à court, moyen et long terme, le contraire démontrera le transfert tout simplement des charges budgétaires aux générations futures. Ces analyses souvent fondées sur la croissance du PIB et celles du taux d’intérêt de la dette, sont réservées pour les amoureux des chiffres en lettre d’or dans le monde universitaire devant les étudiants en renforcement d’apprentissage et initiation au sujet des dettes publiques. Car les initiés en la matière, peuvent se poser assez de questions telles que, quelle est la valeur réelle de l’Etat dans la formation du PIB, c’est-à-dire les Recettes fiscales, non fiscales et autres Revenus des Actifs Stratégiques, nous permettant d’évaluer réellement les capacités financières de l’Etat à faire face aux services de la dette et les autres engagements budgétaires internes, comme le salaire des fonctionnaires, bourses d’entretien des étudiants ; l’entretien des forces de défense et de sécurité et les autres cotisations institutionnelles régionales et internationales? 

Conclusion : sans actifs consolidés et structurés, retenons cette leçon économique, il n’y aura pas de facilités pour le remboursement des dettes publiques ; pas de note rassurante avec les agences de notations financières internationales ; pas de conditions financières favorables pour les prêts internationaux sur les marchés financiers et autres. 

Par Abdoulaye SOUMAH, Doctorant en Politique Budgétaire et Fiscale des Industries Extractives dans les pays en Développement-Fondateur du Cabinet Inteex-Sarl et promoteur du Club Modélisation Africaine-CMA.

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