Le débat autour des droits des femmes est plus que jamais d’actualité. Cependant, une question fondamentale demeure : faut-il militer pour l’égalité des genres ou pour l’équité ? Si le féminisme avait initialement pour vocation de lutter pour les droits des femmes, il semble aujourd’hui s’être détourné de son objectif premier. Mieux encore, peut-être n’a-t-il jamais réellement œuvré pour son idéal déclaré.
Égalité et équité : deux notions distinctes
Loin d’être synonymes, ces deux concepts définissent des approches différentes de la justice sociale.
L’égalité consiste à traiter tout le monde de la même manière, sans distinction des besoins individuels. Elle repose sur l’idée que chacun doit recevoir exactement les mêmes opportunités, sans prendre en compte les réalités spécifiques à chacun.
L’équité, en revanche, vise à attribuer à chacun ce dont il a besoin pour atteindre un même objectif. Elle prend en compte les contextes, les défis et les réalités propres à chaque individu pour rétablir un équilibre.
Or, lorsque l’on observe les revendications féministes actuelles, il est clair qu’elles ne respectent ni l’égalité ni l’équité. Beaucoup ne cherchent pas une justice équilibrée entre les genres, mais plutôt une prééminence féminine sur les hommes, sous couvert de lutte pour les droits des femmes.
Quand l’égalité devient discrimination
L’un des paradoxes du féminisme moderne réside dans les mesures dites « inclusives », qui ne sont en réalité que des discriminations inversées. On observe cela dans plusieurs domaines :
Dans les offres d’emploi où il est explicitement mentionné : « Les candidatures féminines sont vivement souhaitées ».
Dans l’attribution des bourses d’études, où un pourcentage est parfois réservé exclusivement aux filles, indépendamment du mérite académique.
Où est donc l’égalité lorsque l’on favorise un groupe au détriment d’un autre ? La véritable égalité ne doit pas reposer sur des privilèges, mais sur le mérite et la compétence.
L’incohérence des revendications féministes
Une autre contradiction flagrante réside dans la vision des responsabilités familiales. D’un côté, certains réclament l’égalité avec les hommes, mais d’un autre, ils considèrent comme normal que :
L’homme paie la dot.
L’homme prenne en charge la scolarité et les frais des enfants.
L’homme assume la responsabilité financière du foyer.
Si l’égalité doit être une norme, pourquoi les femmes ne dotent-elles pas les hommes ? Pourquoi certaines charges restent-elles exclusivement masculines alors que l’on revendique les mêmes droits et responsabilités ?
Les droits doivent aller de pair avec les obligations. Une véritable justice sociale repose sur un équilibre entre les responsabilités. On ne peut pas prôner l’égalité uniquement lorsque cela arrange et refuser d’assumer certaines contraintes sous prétexte de traditions.
Vers un féminisme de l’équité
Il est temps de réfléchir collectivement à l’orientation de ce mouvement. Au lieu de revendiquer une égalité biaisée, il est plus pertinent de militer pour l’équité. Cela signifie :
Accorder des opportunités en fonction du mérite, non du genre.
Assurer une répartition équilibrée des responsabilités entre hommes et femmes.
Revoir les attentes sociétales pour un partage plus juste des obligations.
Les femmes méritent respect et considération, mais leur combat ne devrait pas être une quête de privilèges sous couvert de justice. Travaillons plutôt à construire une société où l’équité est la norme, où chacun reçoit en fonction de ses besoins et contribue en fonction de ses capacités.
Heureuse fête du 8 mars aux femmes de Guinée et d’ailleurs.
Lansana Wagué
