Pathétique d’avoir, dans notre pays, des hommes qui aspirent à nous gouverner mais qui ne savent même pas ce qu’est un secret d’État. Je pense qu’il est nécessaire qu’en amont de tout réflexion nous donnions au vice-président de l’UFDG Mr Fodé Oussou Fofana ce petit enseignement sur le secret d’État.
En français très très facile et donc accessible aux dirigeants ainsi qu’aux militants de leur parti dans une certaine mesure: un secret d’État est une information secrète dont la divulgation peut porter atteinte à la sécurité intérieure et/ou extérieure d’un État.
Dans le cas espèce des révélations du ministre Gaoual, quelles sont les informations dont la divulgation pourrait être considérée comme cause avérée de vulnérabilité de la sécurité de l’État et de ses intérêts à l’intérieur de notre territoire comme à l’extérieur ou bien qui pourrait troubler l’ordre public et porter atteinte au tissu social. Aucune. Mr le ministre n’a, donc, révélé aucun secret d’État. À contrario, ces révélations rendent un énorme service à l’État, aux autorités de la transition.
L’immense intelligence de l’homme, sa finesse d’esprit, la pureté et la clarté de sa communication sur fond de maîtrise parfaite des sujets qu’il traite le mettent toujours à l’abri de tels dérapages.
L’agacement de l’UFDG doit se comprendre sous d’autres angles: le discrédit que ces révélations jettent sur son leader Cellou Dalein Diallo, la vérité sur la vraie raison du divorce entre l’UFDG et le Président de la transition, etc.
À partir du moment où tous les militants du parti savent dorénavant que leur leader, en accusant les autorités de la transition d’exclusion et de refus de partage de pouvoir, ne leur aurait pas dit la vérité, certains pourraient commencer à se méfier de ses mots d’ordre de manifestations intempestives dont les seuls victimes sont les mêmes militants et militantes.
Savoir que Cellou Dalein ne livre bataille qu’à cause de cette maisonnette de l’État que ce dernier a décidé de reprendre pourrait aussi amener nombre de militants à se poser des questions sur les véritables intentions d’un leader dont les incessants appels à manifester ont diviser les guinéens et endeuillé des familles, fait couler larmes et sang dans un pays en perpétuelle quête d’unité et d’apaisement.
Révéler que le Colonel-Président a bel et bien consulté Cellou Dalein Diallo avant la mise en place du premier gouvernement de la transition et est allé plus loin en nommant des cadres qu’il lui a proposés rassure les guinéens à plus d’un titre: nous savons désormais, au-delà des caricatures et des intoxications propagandistes, la gestion de cette est tout sauf solitaire, comme l’UFDG et son bras à troubles de FNDécès l’ont toujours clamé.
Je pense qu’il est grand temps que nous nous ressaisissions et que nous arrêtions de faire de nos jeunes des chaires à canons et des boucliers que l’on jette aussitôt le danger écarté.
64 ans après la proclamation de son indépendance, la Guinée mérite mieux et des hommes d’État plus sérieux et plus responsables ayant le triple sens de la nation, de la vérité et de l’histoire.
Bassamba Amine
Coordinnateur National de la Troisième Dynamique