Cela fait maintenant plus de deux mois que Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry sont incarcérés à la maison centrale de Conakry. Une situation qui irrite la colère du pool d’avocats de ces leaders membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).
Pour qualifier cette détention prolongée du coordinateur national du FNDC et compagnie, aucun mot n’est de trop pour Me Salif Béavogui : « C’est la déception et la désolation totales de constater que nos clients qui ont été arrêtés violemment depuis 60 jours, continuent à croupir en prison, sans procès, sans libération, aucun repère. Le dossier n’a connu aucune évolution à ce stage. 60 jours d’instruction préparatoire pour des faits qu’on a qualifiés de flagrant délit, je pense que ça suffit largement. Mais ce sont les anciennes pratiques qui continuent toujours dans le milieu judiciaire, quand on veut fatiguer quelqu’un, on le prend pour le mettre en prison, et puis on l’oublie », dénonce-t-il.
En en croire Me Salif Béavogui, Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry devraient encore prendre leur mal en patience : « J’ai pris contact avec le juge qui a le dossier, il me disait que le dossier est communiqué au parquet, c’est un autre voyage encore. Étant au parquet, le dossier prendra un ou deux mois, ça fait toujours plaisir de garder les innocents en prison. Pour le moment, le collectif n’a aucune visibilité et nous tapons sur la table. Nous exigeons soit leur remise en liberté ou l’ouverture de leur procès. C’est un droit pour tout citoyen qui est privé de sa liberté », rappelle-t-il.
Pour rappel, Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry ont été arrêtés au lendemain des manifestations de juillet dernier, qui ont été émaillées de violences meurtrières.
Mohamed Lamine Souaré
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