Après près d’un demi-siècle du condominium américano-soviétique divisant le monde en deux blocs, dans une tension idéologique et une coexistence pacifique entre ces deux superpuissances de l’après guerre; le monde est rentré en 1991, suite à la dislocation de l’URSS et de l’effondrement du mur de Berlin, dans un système international unipolaire sous l’égide des États-Unis, devenant le seul gendarme du monde.
Malgré cette prédominance américaine sur la scène internationale, quelques tensions sur des questions de positions dans certains sujets d’ordre international et/ou incidences parfois diplomatiques se produisent entre les États-Unis et la Russie.
« Une guerre sans limite » entre la Russie et l’Occident en tête les États-Unis !
Pourquoi l’Ukraine pour la Russie ?
Depuis quelques mois, les tensions sont vives entre la Russie et l’Ukraine sur l’entrée de cette dernière dans l’OTAN, l’organisation du traité de l’Atlantique Nord, une organisation de sécurité collective composée en majorité des pays de l’Europe occidentale et les États-Unis. Cet état de fait ne saurait se réaliser sans conséquences sur la sécurité de la Russie, pays voisin de l’Ukraine et qui est l’adversaire naturel des États-Unis sur la scène internationale.
La Russie, de nouveau dans le viseur de l’Occident ?
L’Ukraine, ce pays petit pays en majorité russophone d’Europe entouré par la mer Noire au sud et la Russie à l’est était anciennement dans l’URSS avant l’effondrement de cette Union, est naturellement et géographiquement très stratégique pour la Russie. L’Ukraine est la porte d’entrée en Europe pour la Russie et la partie sud du pays à travers la mer Noire ouvre presque la Russie au reste du monde. Cette péninsule de la CRIMÉE dans l’Ukraine, un axe stratégique pour la Russie qui l’ouvre au monde surtout dans le commerce international, fut annexée par ce grand pays du monde il y’a de cela quelques années. D’où l’importance de cette partie du monde pour la Russie, c’est là où y’a l’enjeu central pour maintenir la suprématie russe dans la région. Pour l’Occident, qui y trouve une opportunité en faisant de l’Ukraine un État membre de l’OTAN pour anéantir l’expansionnisme russe aux portes de l’Europe, il faut tenter ce jeu comme l’avait tenté l’ex URSS à Cuba en octobre 1962 pour installer les missiles capables de transporter des bombes atomiques. C’est pourquoi la Russie pense directement à une provocation pure et simple de l’Occident sur cette question d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Parce que l’Ukraine, selon la Russie, est sa chasse gardée qui ne doit aucunement se soustraire à son contrôle; comme ce que sont le Sahara occidental pour le Maroc, la Palestine pour l’Israël, le Cachemire pour l’Inde face au Pakistan, voire l’Afrique noire francophone pour la France.
Pour ceux qui connaissent le fonctionnement anarchique du système international basé sur l’idée de compétition et celle de partage du monde, cette crise ukrainienne n’est anodine.
La dimension interactionnelle des relations internationales est définie par des phénomènes de compétition (guerre), de coopération(diplomatie) et plus généralement d’interdépendance, impliquant pour un État la prise en compte du comportement des autres dans la définition de sa propre politique.
Dans les relations internationales, la guerre intervient quand la diplomatie échoue. Comme le disait Mao Zedong: «La politique est une guerre sans effusion de sang et la guerre est une politique avec l’effusion de sang.»
L’invasion de l’Ukraine par la Russie redéfinirait certainement le nouvel ordre mondial, qui depuis 1991 est unipolaire sous la direction des États-Unis, la seule superpuissance, pour replonger le monde dans ce statuquo de « Paix impossible, guerre improbable.» depuis 1945.
En tout cas, les ambitions expansionnistes de la Russie et de l’Occident ne font plus défaut dans cette partie du monde, ce qui fait peser le risque d’un nouveau conflit mondial.
L’exacerbation de la francophobie en Afrique noire francophone au profit de la Russie ne serait-elle pas derrière cette crise ukrainienne soutenue par l’Occident pour faire occuper la Russie de ce côté et laisser la France respirer sur le territoire de ses anciennes colonies d’Afrique noire ?
Ibrahima KALLO
Juriste, spécialiste des relations internationales
Certifié en diplomatie et relations internationales par CLIWA